Les nouveau-nés ne devraient pas être séparés de leur mère même si celle-ci est positive au Covid-19

Laisser les bébés avec leurs mères, même si celles-ci sont positives au Covid-19, pourrait sauver plus de 125.000 vies par an et réduire de 40% la mortalité, ainsi que les infections graves chez les nouveau-nés, selon l’OMS.
Sputnik

Une nouvelle étude réalisée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et publiée dans la revue The Lancet EclinicalMedicine prouve que la pandémie de Covid-19 affecte tout particulièrement les nouveau-nés, surtout de faible poids ou prématurés. Or, les bébés sont souvent séparés de leur mère dans de nombreux pays en cas d’infection, qu’elle soit prouvée ou supposée. Les entorses à la méthode des soins maternels kangourou (KMC), qui prévoit un contact peau-à-peau immédiat et prolongé avec la mère aggravent les problèmes.

Ainsi, selon l’étude, une réduction de 50% des KMC pourrait entraîner 12.570 décès supplémentaires et leur interruption totale en provoquerait 25.140 par an. À l'inverse, 125.680 nouveau-nés pourraient être sauvés grâce à l’application des KMC. Chez les nouveau-nés ayant reçu des KMC, ont été calculées des réductions de 40% de la mortalité, de 72% de l'hypothermie et de 65% des infections graves par rapport aux soins standard.

«Les perturbations des services de santé essentiels durant la pandémie de Covid-19 ont nuit gravement à la qualité des soins prodigués à certains des nouveau-nés les plus fragiles, et notamment au droit de ces enfants d’avoir les contacts vitaux dont ils ont besoin avec leurs parents», déclare Anshu Banerjee, directeur du département de l’OMS Santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent, et vieillissement, d’après le communiqué de l’OMS.

«Augmenter les chances de survie»

Dans ce contexte, l’organisation recommande de maintenir l’enfant dans la même chambre que sa mère dès la naissance même dans les cas suspectés ou confirmés de contamination par le coronavirus.

«Les mères et les enfants doivent être ensemble lors de ces premiers jours déterminants [après la naissance, ndlr], surtout dans le cas des bébés de faible poids de naissance ou prématurés», souligne Queen Dube, directrice de la Santé au ministère malawien de la Santé et l’un des auteurs du rapport.

Elle fait remarquer que la méthode de la mère kangourou est l’une des meilleures interventions «pour augmenter les chances de survie d’un enfant prématuré ou de petit poids à la naissance».

D’après une autre étude réalisée auprès d’agents de santé dans 62 pays et publiée dans un article apparenté de la revue British Medical Journal (BMJ) Global Health, les agents de santé de 62 pays ont indiqué que la mère et le bébé étaient séparés tant pour les mères en cas de Covid-19 confirmé (50%) que pour celles chez qui il était suspecté (16%).

L’OMS rappelle que, selon de récentes estimations, 15 millions d’enfants naissent avant terme (avant 37 semaines de gestation) chaque année et 21 millions ont un faible poids de naissance (inférieur à 2,5 kg). Ces enfants sont exposés à des risques importants pour la santé et les complications liées à la prématurité sont la principale cause de décès chez les nouveau-nés et les enfants de moins de cinq ans.

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