«L’UE a mis en place un service chargé de repérer les opérations d’influence étrangère et d’y répondre. Plusieurs sections existent. Il y en a une qui est franchement antirusse, elle compte 13 personnes. La force de frappe de 13 fonctionnaires internationaux, ce n’est pas énorme. Une deuxième section est consacrée à la lutte contre le djihadisme, celle-ci n’est composée que de quatre personnes. Il y en a une troisième, plus mystérieuse, qui lutterait dans la désinformation venant des Balkans. Mais il n’y a pas de section antichinoise.»
François-Bernard Huyghe, responsable de l’Observatoire géostratégique de l’information, ouvre la boîte de Pandore européenne dont la mission serait de lutter contre les informations qualifiées de propagande.
Mais ce combat de l’UE contre la désinformation n’est-il qu’un tigre de papier?
Premièrement, l’UE n’aurait pas pour mandat d’étudier la désinformation chinoise. Une déclaration particulièrement intéressante étant donné tout le bruit qu’ont fait les gouvernements occidentaux sur l’instrumentalisation présumée du Covid-19 par la Chine. Pékin aurait en effet utilisé la pandémie pour fustiger les incompétences supposées des nations occidentales dans leur gestion de la crise.
Deuxièmement, Josep Borrell a déclaré que l’UE «disposait de très peu de ressources pour étudier la désinformation en provenance de Chine». Les ressources consacrées à contrer le narratif russe ne peuvent-elles pas cibler les deux pays?
Et troisièmement, Borrell a évoqué la notion de campagnes chinoises en vue d’influencer la politique européenne. De quoi parle-t-il exactement? L’unité de propagande de l’UE –qui naturellement explique qu’elle ne fait que de la contre-propagande– n’aboie-t-elle pas plus qu’elle ne mord?