Pensée décoloniale: la race a-t-elle envahi le débat public? –débat vidéo

La polémique sur l’islamogauchisme ne faiblit pas. Au cœur des accusations, l’emprise des études décoloniales sur le milieu universitaire français. Venu des États-Unis, ce courant de pensée est accusé de racialiser le débat en France. Sami Biasoni et Alain Policar, qui ont chacun publié un ouvrage sur ce thème, en débattent au micro de Sputnik.
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«Il n’y a pas en France de racisme qui touche les Blancs en tant que tels, de façon systématique», tranche au micro de Sputnik Alain Policar, chercheur associé au Centre de recherches politiques de Sciences Po Paris (anciennement CEVIPOF).

Pour débattre avec lui de la racialisation du débat public, Sami Biasoni. Ce doctorant en philosophie à l’École Normale Supérieure estime pour sa part que l’accusation de racisme systémique pointé par une partie des décoloniaux est un constat «réducteur» et «difficile à établir».

Réducteur, parce qu’«il part de faits qui peuvent être avérés et il octroie à ces faits une explication qui est pour moi un peu simpliste», développe l’auteur de «Français malgré eux» (Éd. L’Artilleur). Pour Alain Policar au contraire, «le système produit de la ségrégation au niveau de l’école, de l’emploi, de l’habitation» qui «est repérable».

Sami Biasoni appelle à dépasser la seule approche raciale dans l’appréciation de tout fait social et à «brasser toutes ces questions dans une perspective plus large», afin d’éviter les écueils de «la victimisation» et de «l’assignation identitaire». Une racialisation du débat qu’écorne également Alain Policar dans son ouvrage L’inquiétante familiarité de la race (Éd. Le Bord de l’eau). Le politologue invite à considérer la pluralité des discriminations, sans pour autant valider le concept «d’intersectionnalité» qui «fige les catégories».

Les deux intellectuels trouvent cependant un terrain d’entente sur les errements de l’universalisme républicain dans l’entreprise coloniale. Appelant de leurs vœux à ce que soit sauvé cet idéal universaliste, sans ses excès donc.

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