John Kiriakou est un ex-agent antiterroriste de la CIA. Il a été accusé d'avoir violé l'Acte sur l'espionnage pour avoir déclaré que les États-Unis torturaient les terroristes présumés. Dans une interview exclusive accordée à Sputnik, il affirme que le fondateur de WikiLeaks ne pourrait pas bénéficier de «procès équitable» en cas d’extradition aux États-Unis, où il risque une peine de 175 ans de prison.
«Je ne crois pas qu’il serait possible pour Julian Assange de bénéficier d’un procès équitable dans le tribunal du district oriental de Virginie», où il a été inculpé, lance-t-il.
«Tribunal d’espionnage»
John Kiriakou lui-même a été inculpé dans cet endroit «connu comme un "tribunal d’espionnage", et appelé (ainsi) pour certaines raisons». Ainsi, il rappelle qu’aucun lanceur d’alerte n’y a «jamais remporté une affaire».
«Ed Snowden y a été inculpé. Jeffrey Sterling, lanceur d’alerte de la CIA, y a été inculpé. Julian Assange y a été inculpé», dit-il en ajoutant que les juges y «sont très conservateurs».
En outre, le jury, d’après lui, est composé de fonctionnaires, de militaires ou de membres de leurs familles. Il rappelle que les sièges de la CIA et du département de la Défense se trouvent en Virginie.
«Il est presque impossible de trouver un jury qui est véritablement indépendant», résume-t-il.
Pas d’extradition
Le 4 janvier, la justice britannique avait refusé d'extrader le fondateur de WikiLeaks vers les États-Unis. Les juges avaient surtout estimé que les procédures américaines n’étaient pas assez sûres pour l’empêcher de se suicider.
La justice américaine a formulé 18 chefs d’accusation vis-à-vis de Julian Assange, dont celui d’espionnage. Il a passé sept ans entre les murs de l’ambassade d’Équateur puis a été arrêté le 11 avril 2019. Actuellement, il est incarcéré à la prison de haute sécurité de Belmarsh.