Emmanuel Macron a annoncé lundi soir la suspension du vaccin d'AstraZeneca en attendant que l’Agence européenne des médicaments (EMA) se prononce sur le lien entre la vaccination et des cas de thrombose. Dans le même temps, certains politiques s’interrogent sur le délai d’autorisation du vaccin russe Spoutnik V.
Estrosi prêt à faire venir le Spoutnik V
Invité sur CNEWS ce mardi matin, le maire de Nice Christian Estrosi a souhaité accélérer la campagne de vaccination avec le Spoutnik V et le produit de Johnson & Johnson.
«J’espère qu’on va vite débloquer le Johnson & Johnson, le Spoutnik. 48 pays dans le monde l’utilisent. Et cela se passe plutôt bien», a-t-il dit. Il s’est de plus déclaré prêt à faire venir des «dizaines de milliers de doses» du vaccin russe. «Là où l’État est paralysé sur un certain nombre d’initiatives», M.Estrosi appelle à donner plus de pouvoir aux «collectivités qui sont structurés, qui ont des réseaux, qui ont des relations internationales, qui ont de la crédibilité, sont capables aussi d’agir».
Mélenchon appelle à renoncer à «l’idéologie»
Discutant le 15 mars de la campagne de vaccination sur France Inter, le leader des Insoumis s’interroge d’abord sur les capacités des laboratoires en France.
«Comment se fait-il que le petit Cuba arrive à faire cinq vaccins, dont trois sont en phase de vérification de leur efficacité, et que la France, qui a inventé l’idée même de vaccin, soit incapable d’en produire un», a-t-il déclaré.
Il propose ainsi de revenir à une souveraineté nationale sur le sujet et, en attendant, de se tourner vers d'autres marques que Pfizer et Moderna qui «n’ont pas assez de vaccins».
«Il faut aller à toutes les portes sans faire de l’idéologie. Il y a un vaccin russe, qui depuis le mois d’octobre et de novembre est réputé, par une commission d’enquête, marcher à 90%», a-t-il souligné.
Bardella prône une alternative
Le porte-parole du RN Jordan Bardella a fustigé lundi sur Europe 1 le retard dans les commandes de vaccins pris par l'Union européenne.
Face à une telle situation, il a noté que certains pays européens «trouvent des alternatives» pour ne pas en pâtir:
«L'Autriche est en train de développer un partenariat commercial avec Israël pour récupérer des vaccins qui ne seraient pas utilisés, la Hongrie s'est tournée vers la Russie, la Pologne s'est tournée vers la Chine, afin de pouvoir acheter directement des vaccins. Or, la France ne fait rien de tout cela. On a le sentiment qu'on est paralysé», a-t-il dénoncé. «Quand on voit la manière dont c'est géré au niveau européen, on se dit qu'on aurait mieux fait de négocier directement avec les laboratoires.»
AstraZeneca suspendu
Le Spoutnik V attend le feu vert de l’EMA alors que l’utilisation du vaccin d'AstraZeneca a été suspendue dans plusieurs pays. La Suède est devenu ce mardi le 20e pays à le faire après le signalement de possibles effets secondaires, en particulier des hémorragies, ont annoncé mardi les autorités sanitaires.
Le Spoutnik V est pour le moment autorisé dans une cinquantaine de pays du monde, des plus proches de la Russie, comme le Kazakhstan, aux plus éloignés, comme le Venezuela et l'Iran, la Corée du Sud, l'Argentine, l'Algérie, la Tunisie, le Pakistan, le Mexique et le Kenya. À l'heure actuelle, sa validation est attendue dans l’UE, hormis en Hongrie et en Slovaquie, des États ayant déjà franchi le pas.