La Russie et la Chine ont été évoquées par le secrétaire général de l’Otan lors d'une visio-conférence avec les membres de la sous-commission Sécurité et Défense du Parlement européen. Au début de son discours, Jens Stoltenberg a mentionné, comme il l’a appelé, «le comportement déstabilisant de la Russie», ainsi que les menaces qui existent toujours dans le monde, alors que la pandémie frappe la planète.
«Les tendances et les tensions actuelles se sont accélérées, le comportement déstabilisant de la Russie, les formes brutales de terrorisme, les cyberattaques sophistiquées, les technologies perturbatrices, l’essor de la Chine et les effets du changement climatique sur la sécurité. Aucun pays ou continent ne peut relever ces défis seul. Ni l'Europe seule. Ni l'Amérique seule. Mais l'Europe et l'Amérique du Nord ensemble», avance-t-il.
De ce fait, il a été interrogé par l’un des participants à la conférence voulant savoir s’il existe une menace aujourd’hui pour les membres de l’Otan de la part de la Russie ou de la Chine.
Le secrétaire général a dénoncé tout danger qui pourrait aujourd’hui provenir de l’un de ces pays en expliquant son absence par le fait même de l’existence de l’Alliance atlantique.
«Il m’a été demandé si je voyais une menace contre les Alliés de l’Otan venant de la Chine ou de la Russie. Je ne vois pas de menace imminente d'attaque militaire contre un allié de l’Otan. Mais l’une des raisons de cela est que nous avons l'Otan, basée sur l'idée que si un allié est attaqué, cela déclenchera la réponse de toute l'Alliance, tous pour un et un pour tous. Et c'est l'une des principales raisons pour lesquelles nous avons pu préserver la paix en Europe depuis plus de 70 ans. C'est une période sans précédent», s’est félicité Jens Stoltenberg.
L’Otan sur un nouveau concept stratégique
Ces dernières années, les relations entre l’Otan et la Russie se sont détériorées. Plus tôt en 2021, Jens Stoltenberg avait déjà avancé l’idée de la nécessité d’une révision du concept stratégique de l’Alliance adopté en 2010, car il a jugé que la situation avait changé et qu’il ne prenait pas en compte l’essor de la Chine et la détérioration des relations avec la Russie.
La Russie se prononce
Selon la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, les propos de Jens Stoltenberg sur la nécessité d’un nouveau concept stratégique, ainsi que de contrer la Russie, sont causés par la crise en Occident et par la recherche d’un ennemi. La Russie a plusieurs fois proposé à l’Otan d'entreprendre certaines mesures afin d'atténuer les tensions sur le continent européen et de réduire le risque d'éventuels incidents, mais l’Otan n’a pas répondu à ces initiatives.
Le principal conflit entre la Russie et l’Otan consiste en ce que Moscou s’oppose ouvertement à l’élargissement de l’Alliance à l’est, se rapprochant par cela des frontières russes. Actuellement, la Bosnie-Herzégovine, qui est située dans le sud-est de l'Europe, aspire à devenir un nouveau membre de l’Otan.
À son tour, Moscou a à maintes reprises répété que la Russie ne représentait pas de réelle menace sécuritaire pour l’Otan. Selon le chef de la diplomatie russe, c’est en revanche l’activité de l’Alliance qui contribue à la création de nouvelles lignes de fracture en Europe.
Le rôle de l’Otan dans la crise sanitaire
Alors que le contexte sanitaire est dans les agendas de presque toutes les organisations internationales, l’Otan ne fait pas exception. Lors de son discours, Jens Stoltenberg a fait le point sur le fait que l’Alliance atlantique jouait aussi un rôle important dans la gestion de la crise sanitaire. Il a évoqué le transport de fournitures médicales et de personnel, la mise en place d'hôpitaux militaires de campagne, ainsi que la sécurisation des frontières et l'aide au déploiement des vaccins.
«La tâche principale de l'Otan est de s’assurer que cette crise sanitaire ne devienne pas une crise sécuritaire», a souligné le secrétaire général de l’Alliance.