Le télétravail aurait permis de sauvegarder plus de 200 milliards d’euros de PIB en 2020

Un nouveau document d’un think tank affirme que le passage au travail à domicile pendant la période de confinement en 2020 a permis de sauver plus de 200 milliards d'euros de PIB, de faire augmenter la productivité et de réduire le temps de trajet au profit de l'activité professionnelle ou de sommeil supplémentaire.
Sputnik

Alors que l’ombre d’une troisième vague de l'épidémie plane sur la France et que l'hypothèse d'un nouveau reconfinement semble se profiler de plus en plus nettement, l’Institut Sapiens, un organisme à but non lucratif, s’est penché sur le potentiel du travail à domicile.

Si en février 2020 le télétravail était pratiqué de manière régulière par seulement 3% des salariés, la situation a basculé dès le premier confinement, lorsque près de 40% sont passés au travail à domicile. Et «cette pratique présente de nombreux avantages pour les salariés et les entreprises», puisqu’elle a permis notamment «de sauvegarder entre 216 et 230 milliards d’euros de PIB en 2020», affirme l’Institut dans un rapport publié le 15 mars.

Qui plus est, avec le télétravail il devient possible «de diminuer l’absentéisme, d’augmenter la productivité des salariés de 22% et de réduire les coûts liés à l’immobilier».

Le télétravail «a entraîné la réduction du nombre de distractions et de perturbations (pauses-café, long déjeuner, bruit) tout en augmentant la motivation par la responsabilisation», indique dans ce contexte au Parisien Dominique Calmels, cofondateur de l'Institut Sapiens.

Il se félicite également de «la réduction du temps de trajet qui est transformé en temps d'activité professionnelle ou en sommeil supplémentaire», ainsi que d’«une meilleure gestion de l'emploi du temps» et d’«une forte réduction des réunions inutiles et chronophages».

L'économie frappée de plein fouet

La crise sanitaire a fortement impacté tous les domaines de la vie des Français, notamment économique. Le produit intérieur brut de la France a connu l’année dernière une «baisse historique» de 8,2% en raison de la crise sanitaire, a fait savoir le 26 février dernier l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE).

Gare à l’effet inverse

Le télétravail permet aussi «de favoriser un meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle», ainsi que «l’insertion des travailleurs handicapés au sein des entreprises», poursuit le rapport.

Un autre aspect bénéfique du travail à distance est qu’il élimine de nombreux trajets inutiles, ce qui «peut réduire de 2,3 millions de tonnes nos émissions annuelles de C02».

Par ailleurs, la libération par rapport au lieu de travail classique permet de s’installer dans des zones rurales ou périurbaines tout en continuant à travailler dans une métropole, constate l’Institut. Ce qui aide à rééquilibrer «le marché de l’immobilier» et «la distribution spatiale de l’activité économique».

Toutefois, sans suivi suffisant, le télétravail pourrait avoir l'effet inverse sur le long terme et provoquer jusqu'à 20% de pertes de productivité, constate auprès du Parisien Laurent Cappelletti, professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et coauteur de l'étude.

En outre, certains sondages font état d’un manque de motivation chez les salariés en télétravail, de charges jugées plus importantes, voire d’une détresse psychologique, en particulier chez les plus jeunes. Ainsi, 80% des Français ont en général une très bonne image du télétravail. Seulement 37% des télétravailleurs et proches le jugent moins efficace que le présentiel, mais ils sont 60% à le penser parmi les 18-24 ans, relate un sondage Odoxa.

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