Alors que le mouvement d’occupation des lieux culturels prend de l’ampleur avec les intermittents du spectacle réclamant une réouverture des portes et la prolongation de «l’année blanche», le chanteur Soan a exprimé son mécontentement face à cette situation.
Expliquant le fonctionnement de l’intermittence, il a précisé sur France 2 que «c’est un système qu’on paye cher». Les intermittents sont en effet obligés de payer des charges sociales importantes sur leurs cachets ainsi que des impôts à la fin de l’année.
C’est la raison pour laquelle «on fait partie des gens qui cotisent le plus et là on nous fait passer un peu pour des parasites et puis surtout on est en train de nous mettre dans une incertitude qui est insupportable», a lancé l’invité de Laurent Ruquier dans l’émission «On est en direct».
L’incertitude règne
En saluant «l’année blanche» accordée aux artistes et techniciens ainsi que son éventuelle prolongation de quelques mois, le chanteur a souligné l’impossibilité pour ses collègues d’accumuler les 43 cachets nécessaires d’ici le 31 août prochain, fin prévue de la prolongation des droits d'indemnisation: «On se demande ce qu’on va faire».
Il a également évoqué l’injustice «pour ceux qui allaient être intermittents juste avant le confinement et qui avaient 38 cachets et qui n’ont pas eu leur intermittence et ont toujours leur RSA».
Il a également lancé un appel à Roselyne Bachelot pour discuter de ce sujet sensible.
Des propositions d’aide
Le même problème a été mis en valeur par le maire LR d'Orléans Serge Grouard dans un communiqué adressé à Mme Bachelot. L’élu souligne la nécessité des intermittents d’accumuler 507 heures d’activité professionnelle pour pouvoir renouveler leurs droits. Une tâche qui risque d’être difficile pour la plupart en cas de prolongation de «l’année blanche».
À titre de solution «indispensable», le maire propose d’assouplir les règles d’ouverture des droits des intermittents en permettant notamment d’étaler dans le temps la sortie de «l’année blanche, ceci afin d’éviter une reprise brutale et inadaptée du mode de calcul, sorte d’"effet guillotine" qui serait catastrophique pour tout le secteur culturel et ses professionnels».
D’autres maires se rangent aussi publiquement aux côtés des artistes et techniciens, par exemple celui de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, lequel s’est associé au courrier du président de France Urbaine envoyé à la ministre de la Culture pour faire part de «sa volonté de réouverture des lieux culturels» et de reconduction de «l’année blanche», précise La Dépêche du Midi.
Des lieux culturels occupés
De nombreux collectifs artistiques se mobilisent à travers toute la France pour rejoindre le mouvement d’occupation des salles lancé par le théâtre de l’Odéon le 4 mars. Au moins une vingtaine étaient occupées dans la soirée du 12 mars.
Après s’être rendue à l’Odéon pour exprimer son soutien aux employés, la ministre de la Culture a qualifié ces occupations d’«inutiles» et de «dangereuses» car menaçant «des lieux patrimoniaux fragiles».