L’écart dans la course à l'immunité ne cesse de s’élargir entre l’UE et le Royaume-Uni

La campagne de vaccination lancée dans l’UE est toujours en retard par rapport au rythme du Royaume-Uni et des États-Unis. Selon Libération, ces deux pays enregistrent déjà une baisse de la mortalité notamment grâce aux stratégies de vaccination alors que l’Europe connaît un problème de livraisons de doses de vaccins.
Sputnik

L’Union européenne connaît un rythme de vaccination moins rapide que celui du Royaume-Uni et des États-Unis, lesquels constatent déjà une diminution de la mortalité.

Selon Libération, l’une des raisons de ce succès s’explique par les stratégies de vaccination adoptées par ces deux pays. Ainsi, le Royaume-Uni retarde l’administration de la deuxième dose des vaccins pour que plus de personnes puissent être vaccinées avec leur première dose, alors que les États-Unis administrent la seconde avec un intervalle allant jusqu’à 12 semaines en fonction des recommandations.

«La baisse de la mortalité n’est pas uniquement du fait de la vaccination, c’est également lié au confinement, mis en place début janvier», indique Libération.

Selon les données de l’université Johns-Hopkins, à partir du 27 janvier, la mortalité du Covid-19 au Royaume-Uni s’est considérablement réduite pour passer de 1.725 cas à 155. Dans leur campagne de vaccination, les États-Unis ont également connu une baisse importante de la mortalité depuis fin janvier, laquelle a été divisée par deux.

Les causes de ce retard

Cependant, l’UE est bien loin d’atteindre ce rythme de vaccination. Selon le Coronavirus Vaccine Tracker de Bloomberg, l'Europe continentale accuse un retard sensible dans la distribution des vaccins, en n’ayant administré que dix doses pour 100 personnes contre 37 au Royaume-Uni et 30 aux États-Unis.

Libération lie ce retard de vaccination au rythme des livraisons des doses de vaccins fabriqués principalement sous financement britannique ou américain. L’Europe n’a investi «que» près de trois milliards d’euros dans la production de vaccins alors que les États-Unis ont dépensé 12,4 milliards de dollars (10 milliards d’euros).

«Les États-Unis ont déboursé un total de 20 milliards de dollars (16,7 milliards d’euros), le Royaume-Uni l’équivalent de 10 milliards de dollars (8,4 milliards d’euros). Ce qui leur permet aujourd’hui d’être servis en priorité par les laboratoires […]. L’Europe, comparativement, n’a investi "que" trois milliards d’euros», rappelle le quotidien.

La France, de son côté, a privilégié Sanofi, malgré les projets de trois autres laboratoires: Ose, Theravectys et Valneva. Les doses de ce dernier qui vient de lancer la phase 2 des tests seront prioritairement livrées au Royaume-Uni, qui a financé les recherches.

Sans oublier, le scepticisme envers la vaccination des habitants de certains pays européens comme la France qui fait prendre à l’Europe du retard dans la course à l'immunité.

Mi-février, un sondage d’Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro et France Info révélait que seulement 61% des Français souhaitent se faire immuniser ainsi. Un chiffre traduisant néanmoins une certaine évolution des mentalités, puisqu’en janvier un autre sondage de l’Institut Elabe évaluait à 38% la part des Français favorables à une vaccination.

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