Deux gardiens de la paix de Vanves (Hauts-de-Seine) sont accusés d'avoir maltraité et blessé une collègue qu’ils ont harcelée et violentée pendant plusieurs mois. Après avoir compris que la blessure résultait de leur bizutage, ils ont tenté de faire porter la responsabilité à un innocent, relate Le Monde.
Les faits remontent au 16 mai 2020. Avant de dresser un faux procès-verbal, les deux policiers ont menotté leur collègue et l’ont placée dans une cellule. Pendant leur «jeu», la jeune fonctionnaire s’est fracturé le poignet. Malgré ses plaintes, les deux hommes l’ont laissée enfermée et menottée.
Ils n’ont découvert sa blessure que le lendemain et ont décidé de forcer la victime à accuser un homme fraîchement interpellé, lequel a été placé en garde à vue. Un faux procès-verbal a été dressé. Il risquait cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.
Elle vide son sac
Cependant, une semaine plus tard, le commissaire de police de Vanves a appelé la policière, en arrêt de travail avec ITT (Incapacité temporaire de travail), qui lui a révélé, en pleurs, toute l'histoire. Il a alors alerté ses supérieurs et la procureure de la République de Nanterre a ouvert une enquête, saisissant l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Les deux gardiens de la paix ont été mis en examen en octobre 2020 pour «faux par dépositaire de l’autorité publique et usage de faux, violence en réunion, harcèlement, injures à caractère raciste». Le faux coupable a été relaxé, précise Le Monde.
«Il y avait une forme de loi du silence imposée au sein de la brigade. Personne ne voulait être celui qui dénonce ses collègues», ajoute le quotidien, citant une source judiciaire.
Une tendance inquiétante?
Ce n’est pas la première fois cette année que des policiers franciliens sont accusés d'avoir rédigé de faux procès-verbaux et procédé à des arrestations frauduleuses.
Six agents de la Brigade anticriminalité (BAC) de Paris ont ainsi comparu la semaine dernière devant le tribunal correctionnel de Paris, entre autres pour «corruption passive», «transport, détention, acquisition de produits stupéfiants» et «vol par personne dépositaire de l’autorité publique», relatait BFM TV.
La figure centrale de cette affaire de corruption et de trafic de stupéfiants, à la BAC depuis plus de 15 ans, encourt jusqu’à 10 ans de prison et un million d’euros d’amende.