La société Moulinsart, qui gère les droits attachés à l’œuvre d’Hergé, a intenté un procès à l’artiste breton Xavier Marabout, rapporte Le Parisien.
Celui-ci a notamment produit plusieurs œuvres mettant en scène Tintin, accompagné de femmes dans des poses parfois lascives et sensuelles. Des personnages que le peintre insérait dans des toiles du maître américain Edward Hopper.
«J'ai tout de suite eu envie de le faire tomber amoureux, d'imaginer une vie sentimentale à ce héros qu'on juge asexué. Et j'ai développé cette histoire dans les toiles de Hopper», raconte ainsi l'artiste au quotidien.
Une démarche que n’a pourtant pas goûté la société Moulinsart, habituée des procès, qui poursuit aujourd’hui le peintre pour «contrefaçon» et «atteinte au droit moral».
Droit à la parodie?
Xavier Marabout se défend pourtant de vouloir «faire du Hergé» et évoque la dimension humoristique de son œuvre. L’artiste revendique son droit à la parodie, garanti par le Code de la Propriété intellectuelle.
«Il est clair pour tout le monde que je ne fais pas du Hergé, mais du Marabout. Il n'y a aucune confusion possible […] Il n'y a qu'à voir les sourires des gens qui regardent mes toiles, je suis dans la parodie. C'est dans la loi une exception au droit d'auteur. Vous imaginez un imitateur qui parodie Johnny demander l'autorisation avant?», explique-t-il ainsi au Parisien.
Un argumentaire réfuté par la partie adversaire, qui lui reproche d’exploiter la notoriété du reporter à la houppette et insiste sur le caractère érotique plutôt qu’humoristique de la démarche.
«Profiter de la notoriété d'un personnage pour le plonger dans un univers érotique n'a rien à voir avec l'humour», a ainsi déclaré l’avocate des ayants-droits d’Hergé durant l’audience, selon Ouest-France.
Le verdict du tribunal de Rennes sera connu le 10 mai.