La Défense américaine préparerait en secret un projet ambitieux appelé «Assault Breaker II» censé lui permettre de détruire «des chars russes et des navires chinois dans les premières heures d’une attaque majeure», avance Forbes mardi 9 mars.
«Les meilleurs scientifiques de l'armée américaine travaillent d'arrache-pied sur un nouveau projet secret, dont les hauts responsables du Pentagone espèrent qu'il arrêtera net toute attaque russe ou chinoise future», indique le magazine.
Le nom du projet fait référence au premier «Assault Breaker», mis en place dans les années 1970, né de la crainte de l’Otan que «d'énormes formations soviétiques puissent tout simplement submerger les défenses de l'Alliance». L’objectif était de trouver un moyen de «détruire rapidement et précisément des milliers de véhicules soviétiques».
Rarement évoqué
Forbes puise ses allégations dans une mention de ce nom de projet ce lundi par Terence Emmert, sous-secrétaire de la Défense pour la recherche et l’ingénierie. Dans une brève citation reprise sur Twitter par un journaliste d’Aviation Week, l’homme décrit «Assault Breaker II [comme] une approche très prometteuse de la façon dont nous pouvons prendre de l’avance sur notre concurrence stratégique. Si nous le faisons bien, nous n'aurons pas besoin d'un Assault Breaker III».
Il avait également été évoqué dans un communiqué de 2019 du Dr. Steven Walker, directeur de la DARPA (Defence Advanced Research Projects Agency). En 2015, le secrétaire adjoint à la Défense de l’époque, Bob Work, décrivait à nouveau le projet des années 1970, laissant présager une relance de celui-ci.
Réaction rapide
Enfin, un rapport de 2017 du Conseil scientifique de Défense décrit Assault Breaker II comme un moyen «de frapper et de rendre inefficaces les actifs de notre adversaire […] jusqu'à ce que les États-Unis et leurs alliés puissent mettre en œuvre leurs capacités traditionnelles».
Le plan serait composé d’une partie aérienne et terrestre, mêlant des drones de surveillance, de nouveaux missiles à longue portée, un nouveau type de bombe intelligente ou encore de l’artillerie avec une portée d’un millier de kilomètres. «En reliant ces systèmes, il serait possible, en théorie, de détecter, de cibler et d'attaquer très rapidement un grand nombre de chars et de navires et de briser un assaut», conclut Forbes.