«J’ai décapité le prof»: les enquêteurs retrouvent l’ultime contact du tueur de Samuel Paty

La dernière personne à s’être entretenue virtuellement avec l’assassin de Samuel Paty a été identifiée en Syrie, rapporte Le Parisien. Originaire du Tadjikistan, il se fait passer pour un reporter indépendant.
Sputnik

Les investigations autour d'Abdoullakh Anzorov, assassin de Samuel Paty, ont permis d’identifier un djihadiste avec lequel il était en contact en Syrie, à Idlib, et qui a reçu son dernier message, rapporte Le Parisien.

Il s’agit d’un dénommé Faruq Shami, vraisemblablement originaire du Tadjikistan et très actif sur les réseaux sociaux. Quelques minutes après avoir tué l’enseignant d’histoire-géographie, Abdoullakh Anzorov lui avait notamment envoyé une photo de la tête de sa victime, accompagnée du message en écriture cyrillique «J'ai décapité le prof, là je vais faire le djihad en France». Faruq Shami lui avait répondu «Allahu akbar! Que la paix, la miséricorde et la bénédiction d'Allah soient sur toi».

Pseudo-journaliste

Faruq Shami, qui se présente sur Internet comme un reporter indépendant et publie divers contenus sur la guerre en Syrie, est en réalité un membre du groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Sham*, anciennement lié à Al-Qaïda*.

Les enquêteurs le soupçonnent de tenir «un rôle dans le djihad médiatique et dans la propagande» de l’organisation terroriste, rapporte un procès-verbal de la sous-direction antiterroriste (SDAT) relayé par Le Parisien. Le quotidien affirme que ses activités de propagandistes étaient déjà connues des services de renseignements français avant l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine.

Outre l’assassin de Samuel Paty, Faruq Shami était en lien avec d’autres radicalisés en France. L’un d’entre eux, Ismail G., une connaissance d'Abdoullakh Anzorov sur Internet, avait donné des indications aux enquêteurs sur le personnage.

«Je pensais que c'était un journaliste au début mais sur ses photos il était en uniforme et portait des armes. Faruq a dit qu'il fallait s'unir sans autre précision. Il était Tadjik je crois, il parle le russe. [...] Je pense qu'Anzorov parlait souvent à Faruq», avait-il expliqué aux policiers après son interpellation.

L'enquête a par ailleurs révélé qu'Abdoullakh Anzorov était en relation avec un second djihadiste en Syrie, enregistré sur Instagram sous le pseudo 12.7X108 (faisant allusion au calibre d'une mitrailleuse lourde soviétique). Il aurait demandé à ce dernier des renseignements pour se rendre sur place et combattre, avant de renoncer pour mener le djihad en France.

*Organisation terroriste interdite en Russie.

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