La contagiosité élevée du variant britannique expliquée par des scientifiques

En décortiquant le mécanisme de l’infection par le variant britannique du coronavirus, des scientifiques ont expliqué sa contagiosité plus élevée par sa grande teneur en une protéine lui donnant la capacité de s’ajuster à la défense des cellules de l’organisme face à des attaques microbiennes.
Sputnik

Des scientifiques américains, britanniques et australiens ont décrit les mécanismes moléculaires qui, d’après eux, expliquent pourquoi le variant britannique du coronavirus est plus contagieux. Les résultats de leurs études ont été publiés sur bioRxiv, une archive de dépôt de prépublications consacrée à la biologie.

Ils estiment que la souche britannique se transmet plus facilement et se répand beaucoup plus rapidement, et que les systèmes de santé ne sont pas prêts à faire face à cette évolution.

Les scientifiques ont prouvé que la protéine ORF9 se trouvant en grande quantité dans une enzyme spécialisée sgRNA du variant britannique lui permet d’ajuster son comportement face à des interférons. Or, la production d'interférons est une réponse des cellules à des attaques bactériennes ou virales.

Le variant britannique comparé

Au cours de leurs recherches, l’équipe a utilisé le séquençage du génome d’ARTIC Network Oxford Nanopore, 4.400 échantillons positifs au SARS-CoV-2 provenant du nasopharynx de personnels soignants comme de patients. Ensuite, ils ont comparé les résultats des analyses au variant du coronavirus dominant auparavant en Espagne et connu sous le nom de B.1.177.

Les chercheurs n’ont utilisé que les données de 2.327 patients avec un diagnostic confirmé de Covid-19. Ils ont découvert de petites différences dès l'apparition des symptômes de l'infection par B.1.177 et par le variant britannique (B.1.1.7), qui, cependant, au dire des scientifiques, n'ont pas influencé les résultats définitifs.

Le variant britannique concerne «quasiment» un patient sur deux hospitalisés à l'AP-HP, affirme son directeur général

Pour confirmer leurs conclusions, les auteurs de l’étude ont utilisé des variants de pseudo-infection créés en laboratoire pour voir à quel moment après l’apparition des premiers symptômes, des changements génétiques se produisaient dans les deux variants du coronavirus étudiés.

Les infections par la souche britannique ont démontré une expression génétique augmentée de l’enzyme spécialisée sgRNA dès le premier jour de l'apparition des symptômes. Pour un ratio 16 fois supérieur au variant B.1.177 pour l’indicateur analogue.

À partir de là, les chercheurs ont supposé que l’enzyme spécialisée sgRNA-contenant la protéine ORF9b pouvait intercepter les réponses à interféron qui se manifestent pendant les infections par le SARS-CoV-2 et ainsi provoquer une contagiosité plus importante de ce variant.

Les scientifiques espèrent que le mécanisme qu'ils ont défini de l’infection par la souche britannique du coronavirus aidera les services de santé dans le développement de traitements et la prévention de la propagation du coronavirus.

La souche britannique

La souche britannique du coronavirus a été détectée au Royaume-Uni pour la première fois le 14 décembre. Elle est devenue très vite dominante dans plusieurs pays d'Europe.

Discuter