Les enquêteurs n’ont trouvé aucune preuve et le jugement de l’affaire dite «des écoutes» a donc été prononcé pour «une intention», a déclaré ce mercredi 3 mars l’ancien Président français Nicolas Sarkozy, deux jours après sa condamnation pour corruption et trafic d'influence.
«Il n'y a pas d'indices, il y a eu sept ans d'enquête et la seule chose qui reste, c'est des bribes de conversation téléphonique avec mon avocat où on me reproche une intention de faire une démarche. Je n’ai pas fait de démarches, M.Azibert n’a pas eu son poste et moi, je n’ai pas eu la décision que j’attendais. On me condamne pour une intention», a-t-il indiqué sur TF1.
Et d’ajouter qu’on l’avait condamné à trois ans de prison en écoutant 4.500 de ses «dernières conversations téléphoniques, en les découpant avec des ciseaux, en les mettant bout à bout».
«Un coup de tonnerre», «une injustice»
M.Sarkozy a assuré que le jugement final était d’autant plus inattendu qu’il avait «répondu à toutes les questions» et montré sa «bonne foi sur tous les points»:
«Tous les journalistes présents, tous les observateurs ont dit que l'accusation s'est effondrée. Dans le jugement, on a l'impression qu'il n'y a pas eu trois semaines d'audience et ça a été un coup de tonnerre».
L’ancien Président, qui s’est retiré de la vie politique en 2016, a insisté qu’il continuerait à se battre pour établir la vérité:
«Je ne baisserai pas la tête parce qu'on me reproche des faits que je n'ai pas commis. C'est une injustice, je me battrai jusqu'au bout pour que la vérité triomphe».
Nicolas Sarkozy dans le viseur de la justice
Nicolas Sarkozy a été condamné le 1er mars à trois ans de prison, dont un an ferme, dans le cadre de l'affaire dite des «écoutes» qui avait éclaté en 2014, deux ans après son départ de l'Élysée. Il devient ainsi le premier ex-Président de la Ve République à être condamné à de la prison ferme. D’ailleurs, il a annoncé son intention de faire appel.
Dans cette affaire, il s'agissait de savoir si M.Sarkozy avait tenté, par l'intermédiaire de son avocat Thierry Herzog, d'aider l'ancien haut magistrat Gilbert Azibert à obtenir un poste à Monaco en échange d'informations le concernant dans l'affaire Bettencourt. Ce jugement est intervenu plus de neuf ans après la condamnation de Jacques Chirac à deux ans de prison avec sursis dans l'affaire des emplois fictifs de la ville de Paris.
Le 17 mars, M.Sarkozy comparaîtra de nouveau devant la justice, cette fois dans l'affaire Bygmalion, pour des soupçons de financement illégal de sa campagne en 2012.