De 2016 jusqu’à l’été 2020 où elle a pris ses nouvelles fonctions de conseillère à Matignon, la communicante Mayada Boulos a travaillé dans l’agence Havas, où elle a mené une campagne de promotion pour l’Arabie saoudite en France, révèle Mediapart.
La conseillère explique au média qu’il s’agissait d’une mission liée au tourisme, en particulier sur le site d’Al-‘Ula, au nord-ouest du pays.
«Il s’agissait de faire connaître un site historique et culturel, ses monuments et les activités – notamment la découverte du désert et la création à venir d’un musée – que la région pouvait offrir aux touristes étrangers dans le futur», a-t-elle justifié.
Elle précise également que le contrat ne liait pas Havas aux autorités saoudiennes mais la fondation Misk. Celle-ci a tout de même été créée par Mohammed ben Salmane qu’un rapport récemment publié par le renseignement américain accuse d’avoir validé le meurtre de M.Khashoggi, précise Mediapart.
Au moment de la sortie de l’affaire, le contrat entre Havas et l’État saoudien n’a pas été interrompu.
«L’affaire Khashoggi ne remet pas en cause notre contrat avec l’Arabie saoudite. La politique de la chaise vide n’a jamais été la nôtre. Nous préférons être du côté des réformateurs et faire des choses utiles», avait confié à Challenges en 2018 le vice-président du groupe, Stéphane Fouks.
Guerre au Yémen
Toujours d’après Mediapart, l’agence de communication Publicis a également conclu de nombreux contrats avec Riyad. Au-delà de l’affaire Khashoggi, les deux groupes concernés sont également restés silencieux sur la guerre au Yémen.
«D'après nos informations, les Saoudiens ont payé les agences Publicis et Havas pour éviter que l'on parle en mal de ce qu'il se passe au Yémen», a affirmé sur RT France Benoît Muracciole, de l’ONG ASER (Action Sécurité Éthique républicaines). «Visiblement, leur tactique semble être très efficace», a-t-il ajouté.