Des propriétaires en colère contre la vente de maisons à 1€ dans des villages italiens

La vente de maisons présumées abandonnées crée des remous en Italie, alors que des propriétaires finissent par se manifester et s’estiment lésés.
Sputnik

Des municipalités italiennes qui avaient entrepris de vendre des maisons abandonnées pour 1 euro se retrouvent confrontées à la colère de propriétaires et ayants droit, rapporte CNN. Ces programmes ont été mis en place dans plusieurs communes du pays de Dante, pour lutter contre le dépeuplement et revitaliser l’économie.

Néanmoins, les ventes se heurtent aujourd’hui aux réclamations d’anciens propriétaires, résidant parfois à l’étranger, qui affirment ne pas avoir été mis au courant des transactions.

«J’ai vu l'article disant que le maire avait envoyé des notifications à l'étranger, mais personne dans ma famille n'en a été informé […]. Je suis en colère et frustré. J'aimerais voir la ville prospérer et aider en ce sens, mais s'il vous plaît, ne nous volez pas notre maison», déclare à CNN Josie Faccini, aujourd’hui installée au Canada, dont la grand-mère vivait dans le village de Castropignano.

Titre de propriété

Les autorités tentent de joindre les éventuels propriétaires, avant de saisir les bâtiments si aucune réponse n’est donnée dans un délai raisonnable.

Pour revendiquer leur bien, les ayant droit doivent présenter un acte de propriété et des documents officiels. Une démarche qui peut s’avérer difficile, la vente et transfert de propriétés étant parfois effectués de manière informelle dans les campagnes italiennes pour éviter les taxes, comme l’explique à CNN Nicola Scapillati, maire de Castropignano.

Les municipalités peuvent également insister sur l’état de délabrement des maisons et leur dangerosité pour faire pression sur les propriétaires. Le droit italien stipule en effet que toute personne possédant une propriété doit pourvoir à son entretien, afin que son état ne nuise à personne. Dans le cas contraire, des amendes, voire des saisies dans les cas extrêmes, peuvent être envisagées.

La crise sanitaire complique encore la situation, les propriétaires basés à l’étranger étant dans l’impossibilité de rentrer en Italie pour procéder aux démarches requises.

Face à ces difficultés légales, plusieurs villes du Piémont et des Abruzzes ont finalement stoppé leur programme de ventes à 1 euro.

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