Des parcelles protégées de l’Amazonie mises en vente illégalement sur Facebook

La déforestation de l’Amazonie est accélérée notamment par la vente illégale sur le Facebook Market Place de terrains protégés et réservés aux peuples autochtones, selon les révélations de la BBC. Facebook a refusé de prendre des mesures sans l’intervention des autorités locales.
Sputnik

Des terrains situés dans des parties protégées de l’Amazonie au Brésil sont vendus illégalement sur le Facebook Market Place, révèle vendredi 26 février la BBC.

Ces zones protégées comprennent les forêts nationales et les terres réservées aux peuples autochtones. Certaines des parcelles répertoriées via le service de petites annonces de Facebook peuvent atteindre la taille de 1.000 terrains de football.

La plupart des offres provenaient de Rondônia, l'État le plus déboisé de la forêt tropicale.

La stratégie des vendeurs

En outre, selon la BBC, les vendeurs illégaux tentent de faire pression sur les politiciens pour les aider à posséder légalement les terres. Une stratégie commune consiste à déboiser puis à plaider la suppression du statut de protection au motif qu'elles ne remplissent plus l’objectif initial.

Les accapareurs de terres peuvent ensuite acheter officiellement les parcelles au gouvernement, légalisant ainsi leurs revendications.

Deux témoins ont déclaré à la BBC que des politiciens de haut niveau les aidaient à organiser des réunions avec des agences gouvernementales dans la capitale du pays, Brasilia. Ils ont mentionné le colonel Chrisóstomo, membre du Parti social-libéral dont M. Bolsonaro était membre jusqu'à ce qu'il fonde son propre parti en 2019.

Contacté par la BBC, le colonel a reconnu avoir aidé à organiser des réunions mais a déclaré qu'il ne savait pas que ces personnes étaient impliquées dans de tels actes.

Facebook refuse de prendre des mesures

Les militants ont affirmé auprès de la BBC que le gouvernement n'était pas disposé à interrompre les ventes.

«Les envahisseurs se sentent très habilités au point qu'ils n'ont pas honte d'aller sur Facebook pour conclure des transactions foncières illégales», a déclaré Ivaneide Bandeira, responsable de l'ONG environnementale Kanindé.

Facebook a déclaré qu'il était «prêt à travailler avec les autorités locales», mais a indiqué qu'il ne prendrait pas seul des mesures.

«Nos politiques commerciales exigent que les acheteurs et les vendeurs se conforment aux lois et réglementations», a ajouté à la BBC  la société.
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