Les futures lunettes intelligentes de Facebook pourront-elles reconnaître des visages?

Facebook évalue la possibilité d’intégrer un système de reconnaissance faciale dans ses lunettes intelligentes qui doivent voir le jour cette année. Un haut responsable de la société a confié qu’il s’agit d’un sujet très controversé du point de vue de la législation américaine.
Sputnik

Les lunettes intelligentes que Facebook présentera cette année pourraient être équipées d’un système de reconnaissance faciale. Mais à l’heure actuelle, rien n’a été décidé, a annoncé Andrew Bosworth, en charge de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée du réseau social.

D’après le site Buzzfeed, la question a été évoquée par un employé de l’entreprise lors d’une grande réunion jeudi 25 février. L’intéressé voulait savoir si des personnes pourraient empêcher de reconnaître leur visage quand les lunettes intelligentes deviendront une technologie répandue.

Andrew Bosworth a répondu que la législation américaine pourrait empêcher Facebook d'offrir aux utilisateurs la possibilité de rechercher d'autres personnes sur la base de photos de leur visage via des lunettes intelligentes.

«La reconnaissance faciale [...] pourrait être le problème le plus épineux, où les avantages et les inconvénients sont si clairs que ne savons pas comment les équilibrer», explique-t-il.

Par la suite, réagissant à la publication de Buzzfeed, M.Bosworth a détaillé sur Twitter que les futures lunettes pourraient se passer de cette technologie qui a pourtant ses avantages si elle est utilisée d’une manière approuvée par le public et les régulateurs.

​Une technologie controversée

Depuis l’année dernière, Facebook a à plusieurs reprises avancé que ses lunettes verront le jour «tôt ou tard», en 2021. Mises au point en partenariat avec Ray-Ban et sa société mère Luxottica Group, les lunettes devraient rivaliser avec celles de ses concurrents Snapchat et Amazon.

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Buzzfeed rappelle que les déclarations de M.Bosworth interviennent sur fond de débats animés sur cette technologie à laquelle ont recours des agences fédérales, des services de police et même des entreprises privées, souvent au nom de la sûreté et de la sécurité. Les critiques dénoncent l'absence d’une réglementation fédérale sur cette technologie qui, selon eux, pourrait porter atteinte à la vie privée des individus.

En 2015, Facebook a déployé un système appelé DeepFace utilisé depuis pour alimenter des fonctionnalités telles que les balises des photos afin d’y identifier les personnes. Contrairement à Amazon, qui vend son outil de reconnaissance faciale à d'autres entreprises et entités publiques, Facebook n'a pas commercialisé DeepFace.

Si M.Bosworth a affirmé jeudi comprendre les préoccupations liées à la reconnaissance faciale, il avait précédemment critiqué la législation actuelle, y compris la loi sur la confidentialité des informations biométriques de l'Illinois (BIPA, Biometric Information Privacy Act). Cette dernière empêche les entreprises privées de collecter et de stocker des données biométriques, telles que des scans de visage sans le consentement des personnes. L'année dernière, Facebook a notamment été condamné à payer 650 millions de dollars aux citoyens de l'Illinois pour avoir enfreint le BIPA avec sa fonction de marquage de photos.

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