L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a ouvert la voie jeudi à la poursuite de la vie des plus vieux réacteurs en France de 40 à 50 ans, enjoignant l'opérateur EDF de réaliser des travaux pour améliorer leur sûreté.
Le gendarme du nucléaire a publié une décision, qui était attendue, portant sur les 32 réacteurs de 900 MW, les plus anciens du parc français, mis en service pour l'essentiel dans les années 1980. L'ASN a fixé dans ce texte les conditions pour qu'ils puissent fonctionner au-delà de leur quatrième «réexamen périodique», qui a lieu tous les dix ans, soit jusqu'à la fin des années 2020 ou 2030, selon la date de mise en service.
«L'ASN considère que l'ensemble des dispositions prévues par EDF et celles qu'elle prescrit ouvrent la perspective d'une poursuite de fonctionnement de ces réacteurs pour les dix ans qui suivent leur quatrième réexamen périodique», indique-t-elle.
«L'ASN prescrit la réalisation des améliorations majeures de la sûreté prévues par EDF, ainsi que des dispositions supplémentaires qu'elle considère comme nécessaires», précise-t-elle.
«Un premier objectif est de réduire les conséquences des accidents et notamment des accidents graves, avec une fusion du coeur du réacteur», a expliqué à l'AFP Julien Collet, directeur général adjoint de l'ASN.
Des améliorations sont notamment prévues pour que la radioactivité reste confinée à l'intérieur de l'enceinte en cas d'accident.
La France tire aujourd'hui près de 70% de son électricité du nucléaire, un record mondial. Elle veut ramener cette part à 50% en 2035 pour faire plus de place aux renouvelables mais hésite aussi à relancer un nouveau programme de construction de réacteurs.