Un maire de l’Essonne dénonce une «culture de l'affrontement» après les rixes mortelles entre bandes

Le maire de Boussy-Saint-Antoine, ville de l’Essonne où un adolescent de 14 ans est décédé lors d’une rixe entre bandes rivales, a fait part de sa colère face à ce déferlement de violence et des affrontements qui subsistent depuis longtemps entre les jeunes issus de deux communes limitrophes.
Sputnik

Les rixes entre jeunes de bandes rivales, issus de deux communes limitrophes, datent de plusieurs décennies, s’insurge Romain Colas, le maire de Boussy-Saint-Antoine, sa commune étant devenue le théâtre de violences ayant coûté mardi la vie à un adolescent. Lundi, une autre adolescente ayant reçu un coup de couteau au ventre était décédée à l'hôpital après une bagarre similaire survenue à Saint-Chéron dans le même département.

«Les affrontements concernent les jeunes de deux quartiers, deux villes limitrophes de ma commune. […] J’ai 41 ans et cela fait 41 ans qu’existe cette culture d’affrontement entre les jeunes issus de ces deux communes. On ne peut pas se satisfaire de cela», a-t-il affirmé au micro d'Europe 1.

Mardi 23 février à Boussy-Saint-Antoine un adolescent de 14 ans est décédé après une rixe entre deux bandes rivales - d’Épinay et de Quincy, deux villes limitrophes de Boussy-Saint-Antoine. Un autre adolescent, âgé de 13 ans, a été blessé à la gorge dans ces violences et transporté à l’hôpital. La rixe a opposé une quarantaine de jeunes, selon la direction départementale de la sécurité publique de l'Essonne.

Un phénomène inadmissible

Par ailleurs, le maire de Boussy-Saint-Antoine a jugé inadmissible le fait qu’un jeune de 13-14 ans sorte dans la rue avec un couteau sur soi.

«Qu’est-ce que fait un gamin de 13 ou 14 ans à se balader avec un couteau dans la rue en plein après-midi ? On ne doit pas voir sa vie menacée quand on a 13 ou 14 ans, c’est inadmissible», s’indigne Romain Colas.

Département «gangrené» par les rixes

La veille, également dans l’Essonne, une collégienne de 14 ans était décédée suite à une bagarre entre deux bandes à Saint-Chéron, près d’Etampes. Selon le parquet, les deux dernières affaires ne semblent pas être liées. La procureur de la République d'Évry, Caroline Nisand, a qualifié l’Essonne de département «gangréné» par les rixes entre bandes rivales, composées notamment de mineurs.

Selon le préfet de l'Essonne, Éric Jalon, 91 rixes ont été recensées en 2020 dans le département, contre 56 en 2019. «Ces rixes entre bandes ont augmenté à la fois en nombre, en intensité et en gravité», a-t-il déclaré mercredi sur Franceinfo.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé mardi l'envoi dans ces deux villes de renforts des forces de l'ordre: 60 gendarmes à Saint-Chéron et 30 policiers à Boussy-Saint-Antoine, selon son ministère.

Discuter