Intervenant ce 24 février en séance virtuelle de la Conférence sur le désarmement à Genève, Sergueï Lavrov a déclaré avoir proposé lors d'une conversation téléphonique le 4 février au secrétaire d’État américain, Antony Blinken, de réaffirmer l’engagement de la Russie et des États-Unis dans l’inadmissibilité de la guerre nucléaire.
«Nous soutenons systématiquement la réaffirmation de la formule fondamentale par la Russie et les États-Unis, et d'autres membres des cinq puissances nucléaires, selon laquelle il ne peut y avoir de gagnants dans une guerre nucléaire et qu'elle ne devrait jamais être déclenchée», a-t-il déclaré en rappelant sa proposition faite au secrétaire d’État américain.
Le ministre russe des Affaires étrangères a noté que garantir la retenue dans le contexte de la dénonciation du Traité sur l'élimination des missiles à portée intermédiaire et à plus courte portée (FNI) restait une question prioritaire.
«Notre proposition reste en vigueur: nous ne déploierons pas de tels missiles au sol dans les régions où de mêmes moyens de conception américaine ne seront pas déployés. Nous appelons les pays de l'Otan à prendre des mesures réciproques similaires. Nos propositions spécifiques sur les mesures de vérification mutuelle sont bien connues», a ajouté le ministre.
Une proposition déjà évoquée par la Russie
Auparavant, la Russie avait proposé à plusieurs reprises à Washington de réaffirmer, en tant que grandes puissances nucléaires, la thèse de Gorbatchev-Reagan selon laquelle une guerre nucléaire ne devrait jamais être déclenchée et qu'il ne peut y avoir de gagnants, mais l’administration Trump avait refusé.
En 1985, ce concept de guerre nucléaire qui excluait la notion de vainqueur a été approuvé par le Président de l’URSS, Mikhaïl Gorbatchev, et son homologue américain, Ronald Reagan.