Céder à la tentation du restaurant clandestin vous coûtera encore plus cher. Comme le rapporte Le Figaro, un décret publié le 17 février renforce les sanctions contre les restaurateurs qui décident d’ouvrir malgré l’interdiction. Il en sera de même pour les clients. «Concrètement, un établissement recevant du public –et donc pas seulement les restaurants, relève la Banque des Territoires– qui violerait l'interdiction posée dans le cadre de la crise sanitaire sera puni d'une contravention de cinquième classe, et ce dès le premier manquement», explique Le Figaro.
Le ministère de la Justice serre donc la vis en dégainant la «catégorie de sanction la plus haute en droit pénal français». Avant ce choix sévère, les restaurateurs récalcitrants risquaient une amende forfaitaire de 200 euros majorées à 450 euros. Ce seront dorénavant 500 euros et 1.000 euros si non-paiement dans les délais que les restaurateurs rebelles devront régler au Trésor public. Quant aux clients, ils subiront le sort de ceux qui contreviennent au couvre-feu à 18h: 135 euros d’amende.
Florian Philippot, président des Patriotes, dit ne pas être «surpris» de cette décision au micro de Sputnik:
«Le gouvernement aime punir son peuple, le réprimer, le surveiller, le brider. Il est dans une logique restrictive, en faisant croire qu’il s’agit d’une logique sanitaire. Il n’y a plus de limite.»
D’après celui qui dénonce depuis des mois, une «dictature sanitaire», l’exécutif fait croire aux Français qu’appliquer les mesures restrictives est une politique sanitaire. «Tous les moyens de l’État ont été concentrés là-dessus. Il faut donc faire appliquer ces directives présentées comme sanitaires alors qu’elles sont tout simplement punitives», affirme-t-il.
«Une fuite en avant»
Fermés depuis le 30 octobre, les restaurants de l’Hexagone n’ont toujours aucune perspective de réouverture. En janvier dernier, Emmanuel Macron promettait que cela se ferait «dès que possible». Excédés d’avancer dans le brouillard, plusieurs patrons de restaurant ont pris le risque de braver l’interdit. Des dizaines d’établissements ont été sanctionnés ces dernières semaines.
Le 27 janvier, le gérant du «Poppies», à Nice, réalisait une action coup de poing en servant une centaine de clients, pour la plupart démasqués. La manœuvre avait entraîné l’intervention de la police devant les caméras. Les médias en avaient fait leurs choux gras.
Début février, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, avait tapé du poing sur la table et prévenu les récalcitrants: «Tous ceux qui restent ouverts, à partir du moment où ils ne respectent pas les règles, seront suspendus pendant un mois de l'accès au fonds de solidarité.» Il a précisé que les récidivistes n’en bénéficieraient plus du tout.
Une sanction qui serait synonyme de mort pour de nombreux restaurateurs qui survivent grâce aux aides du gouvernement. Pour rappel, le fonds de solidarité permet de bénéficier d’une aide forfaitaire en rapport avec le montant de chiffre d’affaires perdu ou d’une indemnisation à hauteur de 20% du chiffre d’affaires de 2019. De plus, les restaurateurs peuvent bénéficier du dispositif d’exonération et d’aides au règlement des charges sociales ainsi que du différé d’amortissement comptables des biens. L’État prend également en charge à 100% l’activité partielle dans ce secteur particulièrement sinistré.
Florian Philippot lance un cri d’alerte:
«Nous assistons à une fuite en avant dans les contrôles et autres verbalisations. C’est la logique “covidiste”. Et elle continuera tant que la décision politique de rompre totalement avec elle ne sera pas prise. Les autorités iront de plus en plus loin. On le voit notamment avec la dernière décision au niveau des Alpes-Maritimes.»
Particulièrement touchées par l’épidémie de Covid-19 selon les autorités, les Alpes-Maritimes subiront un confinement pour les deux prochains week-ends. Le préfet a annoncé qu’il concernera le littoral allant de Menton à Théoule-sur-Mer, «qui concentre 90% de la population du département et qui est le principal lieu de contamination». La mise sous cloche sera effective de vendredi 18h à lundi matin 6h.
Une décision qui, sans surprise, ne plaît pas à Florian Philippot. Le président des Patriotes appelle à mettre en place «une véritable politique sanitaire à base de prévention, de traitements et de médecine»:
«Tant que cela ne sera pas le cas, le gouvernement nous expliquera que, si ça ne va pas, c’est parce qu’il n’y a pas assez de restrictions.»
Concernant les restaurateurs, une récente lettre a été adressée à Emmanuel Macron. Elle est signée par 65 sénateurs en majorité de droite et du centre. Les élus demandent au locataire de l’Élysée la réouverture partielle des restaurants.
«Tout rouvrir tout de suite»
Les élus demandent que les établissements puissent ouvrir à midi et vendre à emporter après 18h. «Les Français ont malheureusement compris que la sortie de crise ne serait pas immédiate, mais la fermeture ne peut pas être le seul horizon pour ces dizaines de milliers d'établissements», expliquent les hôtes du palais du Luxembourg.
«Je préfère cela que rien. Cela étant dit, ce n’est pas une solution. Je ne crois pas à la théorie des petits pas qui veut que l’on quémande quelques miettes. On voit le monde de la culture qui réclame l’ouverture des musées. Ces sénateurs demandent que les restaurateurs puissent servir, mais seulement à midi. C’est un coup d’épée dans l’eau et ce n’est pas la bonne stratégie», analyse Florian Philippot.
Ce dernier en profite pour glisser un tacle à la CGT: «Une telle option serait aussi efficace que les manifestations de la CGT, organisées tous les quelques mois depuis des années et qui n’ont jamais rien fait changer dans l’Éducation nationale.»
Pour l’ex-numéro deux de Marine Le Pen, la seule solution viable est la suivante: «Tout rouvrir tout de suite.»«En quémandant des miettes, nous n’obtiendrons rien, même pas ces dernières», lance Florian Philippot. Et de poursuivre: «Au moindre frémissement de la courbe des tests positifs, les autorités feront machine arrière.»
«Nous sommes dans un cadre fou et il est temps d’en sortir. Rien ne sert de ménager le cadre. Faire avec et tenter de trouver de petits espaces de liberté est inutile», conclut le président des Patriotes.