Des députés affirment faussement que Sciences Po impose l’écriture inclusive à ses étudiants

Sciences Po réfute l’imposition de l’écriture inclusive à ses étudiants, des faits que corroborent ces derniers. La polémique avait été lancée par des députés LR et LREM, dont une vice-présidente de l’Assemblée nationale.
Sputnik

Sciences Po exige-t-il de ses étudiants qu’ils adoptent l’écriture inclusive? C’est ce qu’assure la députée LR du Doubs et vice-présidente de l'Assemblée nationale Annie Genevard, ainsi que son collègue LREM François Jolivet.

Jeudi 19 février, l’élue a expliqué sur RMC qu’à Sciences Po «une copie qui n'est pas rendue en langue inclusive est pénalisée». Elle juge cette situation «insupportable».

​Contactée par Franceinfo, elle explique reprendre cette information de son collègue LREM François Jolivet, qui est en outre l’auteur de la proposition de loi portant sur l’interdiction de l’écriture inclusive.

Ce dernier avait déclaré sur CNews le 18 février: «Quand vous avez des écoles très célèbres, qui forment les futurs dirigeants de l'État français, qui exigent l'écriture inclusive dans les copies, Sciences Po pour ne pas la citer, je ne comprends pas».

L’entourage de Jolivet a expliqué à Franceinfo avoir des témoignages d’une quinzaine d'étudiants de Sciences Po.

Sur Twitter, le député de l’Indre a nuancé plus tard son propos en ajoutant que «certaines copies» avaient besoin d’être écrites en langue inclusive pour être remarquées par des enseignants et que ces signaux étaient d’ailleurs «faibles».

​Selon le député, il ne fait pas de distinction entre Sciences Po et des établissements d’autres villes.

Science Po nie

Pourtant l’école l’assure, il n’existe aucune imposition linguistique en la matière.

«La scolarité de Sciences Po n'impose aucune forme spécifique d'écriture inclusive dans les copies des étudiants», indique l’institution sur son compte Twitter.

Les étudiants confirment ces propos. «Il n'y a absolument aucune consigne des enseignants ou de la direction, en tout cas, nous n'en avons jamais eu connaissance», indique à Franceinfo Thomas Le Corre, président de l'Unef Sciences Po.

En ce qui concerne les communiqués de presse, datés de 2017 et cités par les députés en guise de preuve, Sciences Po rétorque que «c'est un guide, pas un règlement», «destiné au personnel, pas aux étudiants» et qui concerne la communication institutionnelle.

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