Le grapheur américain Shepard Fairey, alias Obey, a rénové et modifié le portrait de sa Marianne géante, peinte sur un immeuble du 13e arrondissement, comme il l’explique dans une vidéo publiée par la Galerie Itinerrance.
L’œuvre, offerte par l’artiste à la ville de Paris après les attentats du 13 novembre 2015, avait récemment été vandalisée. La devise Liberté, égalité, fraternité avait notamment été rayée et des larmes rouges avait été ajoutées à l’œuvre initiale, donnant l’impression que la Marianne pleurait du sang. Un acte politique de grapheurs anonymes, qui avaient ensuite envoyé une lettre au média Hiya!
L’artiste Obey leur a répondu indirectement, en ajoutant lui aussi une larme, bleue cette fois, à sa Marianne, lors des travaux de rénovation. S’il n’excuse pas l’acte de vandalisme, le peintre américain affirme s’être renseigné sur les raisons de cette attaque et déclare soutenir tous ceux qui «s’opposent aux injustices».
«J’ai vu l’attaque de ma fresque, et lu les raisons qui motivaient la démarche. Je suis du côté des gens qui s’opposent aux injustices, et particulièrement quand il s’agit des droits de l’homme. Je crois beaucoup dans le fait d’utiliser mon art non seulement pour mettre en lumière des problèmes, mais aussi pour aider les gens sur le terrain», assure-t-il dans la vidéo.
Vente au profit des Restos du cœur
Dans la foulée de cette restauration, Obey a également annoncé mettre en vente une sérigraphie de sa Marianne en édition limitée. Les bénéfices de la vente seront reversés aux Restos du cœur.
«Tout simplement parce que leurs distributions sont ouvertes à tous, avec ou sans papiers, et qu’une antenne se trouve sur le boulevard Vincent-Auriol, près de la fresque», explique au Monde Mehdi Ben Cheikh, directeur de la Galerie Itinerrance.
Si Obey affirme que son œuvre initiale n’avait «aucun parti pris politique», une reproduction de sa Marianne trône cependant à l’Élysée, dans le bureau du Président de la République. Elle a pu être aperçue à l’occasion de plusieurs entretiens télévisés donnés par Emmanuel Macron.