Ankara a critiqué les «accusations et calomnies infondées» du ministre grec des Affaires étrangères contre la Turquie lors d'une réunion du forum Philia (Forum de l'amitié) à Athènes.
«Il est impossible pour un forum n'incluant pas la Turquie, pays clé de la région, et les Chypriotes turcs, de constituer un mécanisme efficace et fructueux de coopération et d'amitié en ce qui concerne les défis dans la région», a déclaré le porte-parole du ministère, Hami Aksoy, dans un communiqué.
«Les accusations et calomnies sans fondements contre la Turquie exprimées par le ministre grec des Affaires étrangères lors de la conférence de presse tenue à l'issue de ce forum, qui ne serait "contre personne", démontrent que cette initiative est en fait une tentative de formation d’une alliance bâtie sur l'hostilité envers la Turquie, plutôt que sur "l'amitié" comme indiqué», a-t-il souligné.
Le responsable a qualifié l’attitude envers la Turquie d’«hostile», notamment au moment où celle-ci propose de tenir une conférence internationale dans le cadre de «tentatives pour établir une coopération sincère et inclusive en Méditerranée orientale».
La Turquie appelle le duo Grèce-Chypre à «agir avec bon sens» et invite les autres pays participant à ce forum à «ne pas être victimes de stratagèmes», a conclu le porte-parole.
Le forum en question
L’événement se tient actuellement à Athènes avec la participation de la Grèce, de Chypre, de la France, de l'Égypte, de l'Irak, de l'Arabie saoudite, de Bahreïn, de la Jordanie et des Émirats arabes unis.
Le forum réunit les ministres des Affaires étrangères de ces pays à Athènes. Le Drian les a rejoints par visioconférence. À l'issue de la réunion, une déclaration commune a été adoptée, annonçant la création d'un nouveau format de coopération. Les pays participants se sont largement rangés du côté de la Grèce dans le conflit sur la Méditerranée orientale.
Le forum est axé sur la discussion d'un certain nombre de questions, sur la diplomatie et l'économie, la gestion de la pandémie et les problèmes énergétiques.
Tensions dans les relations turco-grecques
Les tensions persistent entre la Turquie et la Grèce en raison d’une zone disputée en Méditerranée orientale. En octobre dernier, Recep Tayyip Erdogan a promis à Athènes et à l'administration chypriote grecque «la réponse qu’elles méritent sur le terrain».
Ses déclarations sont intervenues après qu’Ankara a renvoyé le navire d’exploration Oruc Reis pour faire une étude sismique dans cet endroit que la Grèce considère comme sa zone économique exclusive. Des navires de guerre l’escortait. Athènes a qualifié cette démarche, qui avait déjà provoqué des tensions au mois d'août, de «grave escalade» menaçant la paix régionale.