«Nous sommes à la croisée des chemins»: Borrell évoque de possibles nouvelles sanctions contre la Russie

Lors de son discours au Parlement européen ce 9 février, Josep Borrell a parlé de sa visite à Moscou et a évoqué des propositions de possibles nouvelles sanctions contre la Russie, se disant préoccupé par «des choix géostratégiques des autorités russes».
Sputnik

Le chef de la diplomatie de l'Union européenne lors de la session plénière du Parlement européen ce mardi 9 février a indiqué aux députés qu'il proposerait de nouvelles sanctions contre la Russie.

«Je suis très préoccupé par les perspectives des choix géostratégiques des autorités russes et les implications que leurs actions auront pour nous et pour la société russe. Nous sommes à la croisée des chemins dans nos relations avec la Russie et les choix que nous ferons détermineront la dynamique internationale du pouvoir au cours de ce siècle», a lancé Josep Borrell.

Lors de son discours, il a souligné qu’il avait tiré des conclusions suite à sa visite à Moscou, où il n’a pas eu la possibilité de rencontrer l’opposant russe Alexeï Navalny.

«Nous discuterons cette question le 22 février à la réunion du Conseil des chefs des ministères des Affaires étrangères de l'Union européenne, puis au sommet en mars. Cela fournira des orientations sur la voie à suivre et il appartiendra aux États membres de décider de la prochaine étape, mais oui, cela pourrait inclure des sanctions. Je présenterai des propositions concrètes en utilisant le droit d'initiative dont dispose le Haut Représentant», a-t-il avancé.

Déplacement de Josep Borrell à Moscou

Josep Borrell s'est rendu à Moscou du 4 au 6 février, il y a rencontré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et des représentants des organisations publiques.

Au cours de sa visite, le chef de la diplomatie européenne a dit qu'il y avait des domaines dans lesquels la Russie et l'Union européenne pouvaient et devaient coopérer, et Bruxelles, selon lui, est favorable au dialogue avec Moscou, malgré les difficultés. D'autre part, chef de la diplomatie russe a également confirmé la volonté de la Russie de coopérer.

La diplomatie russe a découvert que du personnel diplomatique de l'Allemagne, de la Pologne et de la Suède avaient assisté à des rassemblements non autorisés organisés par des sympathisants de l’opposant russe Alexeï Navalny. Ces actions ont été jugées inacceptables dans le domaine de la politique étrangère. Le 5 février, trois de ces diplomates ont été expulsés de Russie. À leur tour, chacun de ces trois pays a riposté le 8 février, la Suède par l'expulsion d’un diplomate russe, l'Allemagne et la Pologne par la déclaration de deux autres personae non gratae.

Depuis son retour à Bruxelles, Josep Borrell a écrit sur son blog que, d’après lui, la Russie s’éloignait de plus en plus de l'Union européenne. Il n'a pas exclu que celle-ci élargisse ses sanctions en raison de la situation concernant les droits de l'Homme en Russie.

Affaire Navalny

Les pays de l'Union européenne ont critiqué la décision du tribunal qui a condamné Alexeï Navalny à 3,5 ans de prison, ainsi que la sanction des participants à des actions non-autorisées en son soutien.

L’opposant russe a été arrêté le 17 janvier à l'aéroport de Moscou-Cheremetievo après son retour d'Allemagne. Au début du mois de février, le tribunal a remplacé sa peine avec sursis par une peine ferme en lien avec une affaire datant de 2014 pour détournement de fonds de la société Yves Rocher.

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