Les scientifiques du projet SWIM ont publié la carte détaillée des ressources en glace enterrée dans l'hémisphère nord de Mars, selon la revue scientifique Nature Astronomy. Il s’agit de la première découverte de glace étendue à des latitudes moyennes, qui sont considérées comme un endroit potentiel d'installation d’une base martienne à l’avenir.
Le but du projet SWIM (Subsurface Water Ice Mapping) est de cartographier les dépôts de glace enterrée afin de faciliter la sélection des sites de débarquement sur Mars. La glace est une ressource essentielle à de nombreux aspects du fonctionnement d’une base martienne, en tant que source d'eau pour les humains et les plantes cultivées, pour l'alimentation, pour la production de méthane domestique et d'air respirable. Mais surtout, pour obtenir du carburant pour un voyage retour sur Terre.
«Il n'est pas possible d'emmener tout le carburant dont vous avez besoin pour un aller-retour vers Mars. Par conséquent, presque tous les projets de mission vers Mars des 30 dernières années envisage d'exploiter l'environnement martien pour le carburant», indique Gareth Morgan, auteur principal de l'article, dans un communiqué de presse de Planetary Science Institute.
Dans leur étude, les scientifiques ont combiné des ensembles de données tirées de plusieurs engins spatiaux de la NASA, dont Mars Reconstitution Orbiter, Mars Odyssey et Mars Global Surveyor. Ensuite ils les ont traités selon un algorithme unique conçu pour le projet. La nouvelle méthode a permis de quantifier la probabilité de la formation de glace enterrée pour différentes régions à la surface de Mars.
Les latitudes moyennes
Les plus intéressantes pour les chercheurs étaient les latitudes moyennes de l'hémisphère nord, où les deux principaux facteurs nécessaires au déploiement de la base permanente sont réunis, à savoir une quantité suffisante de lumière solaire et d'importantes ressources en eau gelée.
«Mars est une planète glacée et c'est une bonne nouvelle. Le défi est de trouver de la glace à une latitude adaptée au lieu de débarquement humain. Des études précédentes ont montré que la glace enterrée à trois mètres de profondeur de la surface doit être stable à des latitudes supérieures à 50 degrés dans chaque hémisphère, mais ces régions sont plus froides et exposées à de longues saisons de longue nuit. Les latitudes inférieures sont plus chaudes, la durée de la nuit est acceptable et il y a beaucoup de radiations solaires pour produire de l'électricité», détaille Gareth Morgan.
La carte de la densité de glace établie par les scientifiques montre qu'il existe des zones dans l'hémisphère nord où la stabilité actuelle de la glace aux latitudes moyennes est assez large. Les réserves détectées s'étendent entre quelques centimètres et environ un kilomètre.
Les scientifiques indiquent que le projet SWIM n’a pas pour but le choix de l’emplacement de la base sur Mars mais cherche à détecter les zones les plus adaptées.