Adama Traoré: une nouvelle expertise pointe un «coup de chaleur», «aggravé» par les manœuvres des gendarmes

Une nouvelle expertise judiciaire consultée par l’AFP affirme qu’Adama Traoré est décédé d’un «coup de chaleur», «aggravé» par certaines autres mesures prises par les forces de l'ordre.
Sputnik

La mort en juillet 2016 d'Adama Traoré a été causée par un «coup de chaleur», «aggravé» par les manœuvres d'immobilisation et de menottage des gendarmes et, dans une «plus faible mesure», par ses antécédents médicaux, conclut une nouvelle expertise judiciaire consultée lundi par l'AFP.

Très attendu dans ce dossier devenu un symbole du débat sur les violences policières, ce rapport établi par quatre médecins belges, dévoilé par L'Obs, a été commandé en juillet par les juges d'instruction parisiens chargés de l'enquête après le dépôt par la famille du jeune homme de rapports médicaux contredisant les experts de la justice qui mettaient hors de cause les forces de l'ordre.

L'affaire Adama

Dans une autre expertise médicale, dont les résultats avaient été dévoilés en juin 2020, la mort d'Adama Traoré était attribuée à la technique d'interpellation employée par les agents. Un médecin se fiant à d’autres expertises et documents médicaux considérait, selon l’avocat de la famille, que le jeune homme était décédé d'un syndrome asphyxique faisant suite à un œdème cardiogénique.

Une précédente expertise médicale avait écarté la responsabilité de la maréchaussée et affirmé que le jeune homme n'était pas décédé d'asphyxie positionnelle mais d'un œdème cardiogénique.

Adama Traoré est décédé en juillet 2016 au cours d’une interpellation à Beaumont-sur-Oise, dans le Val-d'Oise. La mort de l'Afro-Américain George Floyd, pendant son arrestation en mai 2020, a donné une nouvelle impulsion au mouvement Justice pour Adama.

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Dans un entretien avec Jeune Afrique, la sœur d’Adama Traoré, chef de file du collectif La Vérité pour Adama, a précédemment condamné les violences policières dirigées avant tout, selon elle, contre les personnes «issues de l’immigration ou des communautés». Assa Traoré a également fustigé la «machine de guerre» -l’État français, la police et le système judiciaire- qui ont fait qu’elle est devenue «une soldate engagée en faveur de la vérité et de la justice».

En outre, elle a déclaré que la France ne s’était pas encore débarrassée des conséquences de l’esclavagisme et du colonialisme. Assa Traoré affirme que Paris doit «reconnaître le crime contre l’humanité qu’ont subi nos parents et nos aïeux».

Assa Traoré a été honorée l’année dernière pour sa lutte contre le racisme par le magazine Time.

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