Super-soldats: «Dans 4 à 5 ans, je fais le pari qu’il y aura du Spiderman»

Captain America en chair et en os, un combattant avec un bras cybernétique, ce serait pour bientôt. Emmanuel Goffi, directeur de l’Observatoire éthique et intelligence artificielle de l’Institut Sapiens, analyse pour le Désordre mondial les recherches sur les super-soldats que mènent les pays développés, dont la France.
Sputnik

La Chine est-elle vraiment en train de mener des expériences pour créer des «super-soldats» «biologiquement améliorés»? John Ratcliffe, le dernier directeur du renseignement national de Donald Trump, a fait cette déclaration choquante dans une chronique pour le Wall Street Journal intitulée, ajoutant que «la Chine est la menace numéro un pour la sécurité nationale».

Cela fait penser au film de Marvel, «Captain America: Winter Soldier», dans lequel Bucky Barnes, le «méchant» du film, a subi des améliorations biologiques grâce aux expériences d’HYDRA. Mais les améliorations biotechnologiques, la cybernétique et la force surhumaine qui en découlent ne sont-elles qu’un fantasme, qui a néanmoins attiré l’attention d’au moins un haut responsable de la sécurité nationale américaine? Ou est-ce une perspective crédible? Et comment ces technologies pourraient-elles changer la dynamique de la guerre? 

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Emmanuel Goffi, directeur de l’Observatoire éthique et intelligence artificielle à l’Institut Sapiens, fait le point sur les recherches relatives au concept de «soldat augmenté»:

«Il ne faut rien repousser d’un revers de main en disant que c’est de la science-fiction. Ce que l’on dit être de la science-fiction aujourd’hui, sera de la réalité dans 15 ou 20 ans. Le ministère français de la Défense travaille sur des scénarii avec des gens qui ont une imagination débordante –sur des scénarii qui sont complètement fantasmagoriques– pour se préparer aux guerres de demain. On ne peut pas s’interdire de penser aux terroristes cyborg. Pourquoi pas?»

Mais jusqu’à où la technologie pourrait-elle réellement aller, et à quelle vitesse? 

«Dans quatre à cinq ans, je fais le pari qu’il y aura du Spiderman, il y aura des modifications génétiques, puisque le comité lui-même s’est dit qu’il ne fallait pas s’interdire de réfléchir à ça,» explique le spécialiste.

Et les considérations éthiques dans cette affaire? D’après Emmanuel Goffi, poser la question ainsi serait prendre le problème à l’envers:

«Ce que l’on ne veut pas admettre, c’est que les considérations éthiques sont conséquentialistes. C’est-à-dire que l’on recherche une conséquence, une fin spécifique, qui est soit de pénétrer un marché, soit d’augmenter notre puissance militaire, soit d’augmenter notre puissance technologique, mais que ça a un prix.»
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