Le verdict est tombé. En Russie, Alexey Navalny a été condamné à deux ans et huit mois de prison ferme pour violation de sa liberté conditionnelle dans le cadre de l’affaire Yves Rocher. En 2014, l’opposant et son frère avaient été sanctionnés pour escroquerie et détournement de fonds à hauteur de 26 millions de roubles (370.000 euros). Les avocats d’Alexey Navalny ont déclaré faire appel de la décision.
À la suite du jugement, la scène internationale s’est indignée. Emmanuel Macron a demandé la libération immédiate de l’opposant russe via son compte Twitter. Mais après la répression du mouvement des Gilets jaunes en France ou du texte de loi relatif à la sécurité globale épinglé par les Nations unies, le Président français est perçu par certains comme un donneur de leçons. Les critiques pointent aussi du doigt le deux poids, deux mesures d’une indignation sélective pour Navalny, alors que Julian Assange et Snowden, victimes de l’acharnement judiciaire de Washington, n’ont bénéficié eux que du silence des pays occidentaux.
L’affaire Navalny arrive à point nommé. Elle vient intensifier les pressions américaines pour arrêter le projet de gazoduc Nord Stream 2, quasiment terminé pour un coût de 9 milliards de dollars.