L’achat de 20.000 masques FFP2 par l’Assemblée nationale pose question

Les questeurs de l’Assemblée ont récemment autorisé l’achat de 20.000 masques FFP2 destinés prioritairement aux soignants et qui ne sont pas recommandés à la population par les autorités sanitaires, relate Capital. Interrogés par le magazine, ils n’ont pas souhaité justifier cet achat.
Sputnik

Le 21 janvier le premier questeur de l’Assemblée nationale, Florian Bachelier (LREM), et ses deux collègues, Laurianne Rossi (LREM) et Éric Ciotti (LR), ont autorisé l’achat de 20.000 masques FFP2 en complément d’un stock déjà existant de 2.000 masques du même type, ainsi que l’acquisition de 40.000 masques chirurgicaux classiques (FFP1), rapporte le magazine Capital.

Les députés, membres du personnel administratif et collaborateurs parlementaires qui travaillent au Palais Bourbon disposent gratuitement d’une dotation individuelle de 16 masques par semaine, à retirer dans des distributeurs automatiques présents sur place. Cette mesure de gratuité avait été assumée par Florian Bachelier, au motif que l’Assemblée nationale, soumise, comme tout employeur, au Code du travail, «doit mettre à disposition de son personnel des outils de protection, dont des masques».

L’acquisition récente de 20.000 masques FFP2 est cependant difficile à justifier. Capital indique que la Direction générale de la santé les considère comme «prioritaires pour les soignants réalisant des actes invasifs ou à risque d’aérosolisation».

Le service rattaché au ministère de la Santé a précisé pour sa part à Capital que «l’utilisation en population générale, de tels masques, n’est pas recommandée et doit être proscrite s’ils comportent une valve expiratoire». Dans ces conditions, pourquoi le collège des questeurs a-t-il jugé utile de procéder à cet achat?

Pas de justification

Interrogés à plusieurs reprises par Capital, les questeurs n’ont pas souhaité justifier cet achat. Cependant, un collaborateur de la questure a fait savoir qu’ils n’étaient pas destinés aux députés, mais à certains membres du personnel dont les employés (médecins, infirmiers…) du cabinet médical de l’Assemblée. Ou encore les gardes républicains qui protègent les lieux.

Les députés et les collaborateurs parlementaires contactés par le magazine Capital étaient pour la plupart étonnés d’apprendre l’existence de ce stock. Une seule élue issue du groupe Les Républicains a signalé qu’ils n’étaient pas destinés aux députés, mais à «d’autres catégories de personnels», notamment les chauffeurs.

Ainsi, le magazine peine à deviner qui pourrait avoir besoin de porter ce type de masque au Palais Bourbon à l’exception d’une dizaine de membres du personnel du cabinet médical.

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