Frappé à mort par son beau-père, le petit Tony était «un rival à soumettre» et un «bouc émissaire»

Le mois de février est marqué par le début du procès relatif à la mort de Tony, âgé de trois ans, battu à mort par son beau-père à Reims, en 2016. Un expert psychiatre a constaté que l’homme voyait dans l’enfant un «rival à soumettre comme il soumet les adultes» vu que ce dernier était pour lui un facteur gênant dans les relations avec sa mère.
Sputnik

Affaire symbolique des violences domestiques et du silence des proches, le procès du petit Tony a débuté en février à la cour d’assises de la Marne. En 2016, l’enfant de trois ans a été frappé à mort par son beau-père, Loïc Vantal, qui est jugé depuis le 1er février tout comme la jeune mère de Tony, âgée de 19 ans à l’époque.

Selon l’analyse du psychiatre Hugues Collin, l’enfant était «un gêneur» dans les relations de Loïc Vantal et Caroline Letoile, la mère de Tony, et est finalement devenu un «bouc émissaire», relate Le Parisien.

«C'était un rival à soumettre comme il soumet les adultes», a déclaré M.Collin, interrogé par la cour mercredi 3 février.

Le beau-père n’acceptait pas «d'être contraint» ni d'être «bridé dans ses besoins d'expression» et n’a pas démontré de «véritable remord» après la mort de l’enfant. Ce qui ne l’a pas empêché de se sentir «blessé et froissé de l'atteinte à son image», a indiqué le psychiatre.

Le portrait du beau-père est complété par sa mère, qui cite des «coups de martinet dans la gueule» du garçon de la part de cet homme alcoolique.

Coups «éducatifs»

Lors d’une conversation avec le psychiatre, Loïc Vantal a cherché à expliquer la mort de Tony par un «accident» et a insisté sur le fait de lui avoir donné des coups et des fessées dans un but «éducatif». «Il a plaisir à montrer qu'il est le maître», explique le psychiatre.

Décrit comme «manipulateur», «vantard», «impulsif» et «immature», Loïc Vantal encoure 30 ans de prison.

Caroline Letoile en encourt cinq, accusée de «non-dénonciation de mauvais traitements» et «non-assistance à personne en danger». Une inaction qui s’expliquerait par le fait que pour elle la violence était banalisée: mineure, elle a été victime d'attouchements, puis d’un viol par son beau-frère à 18 ans.

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