Désormais le seul membre permanent du Conseil de sécurité de l’Onu sans son propre vaccin national contre le coronavirus, la France se montre de plus en plus ouverte à la possibilité d’utiliser le vaccin russe en plus d’autres déjà autorisés dans le pays.
Ainsi, interrogé sur BFM TV sur les vaccins russe et chinois, le président du Conseil français d'orientation de la stratégie vaccinale, Alain Fischer, a estimé le 29 janvier que «tous les vaccins doivent être examinés» et qu’«il n'y a pas de préjugé à avoir à l'égard de l'origine d'un vaccin».
Il semble que la prise de position du «Monsieur Vaccin» français sur la Russie et ses capacités scientifiques ait évolué ces derniers temps, car au mois d’août, il n’était pas si impartial.
«Un homme politique comme Vladimir Poutine a la volonté d’apparaître à la pointe de la science, mais ni lui ni son pays ne le sont», avait-il déclaré le 11 août dans une interview à LCI.
M.Fischer critiquait alors la Russie, l’accusant d’avoir annoncé la mise au point de Spoutnik V sans respecter le protocole sanitaire. Notamment, il accusait le Président russe de «manipuler une information autour de la vaccination» ce qui était, selon lui, «absolument irresponsable».
«C’est un effet d’annonce, c’est politique. Cela n’a aucun sens, et c’est délétère, parce que c’est jouer avec la vaccination», avait-il alors insisté commentant les informations sur le développement par la Russie du premier vaccin contre le Covid-19 au monde.
Vers l’utilisation du vaccin russe en France?
S’exprimant le 2 février sur TF1, Emmanuel Macron n’a pas exclu que le vaccin russe Spoutnik V puisse être utilisé en France et ce si son fabricant déposait une demande d’autorisation et s’il était approuvé par les autorités sanitaires françaises et européennes.
Il a rappelé que la «très forte efficacité du vaccin Spoutnik» avait été confirmée par de nombreuses publications et qu’une mission scientifique avait été envoyée en Russie «pour échanger avec les équipes» et que ces «échanges ont été tout à fait positifs».
Ce mercredi, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a également estimé sur la radio Europe 1 que «les vaccins n'ont pas de nationalité» et qu’il n’y a «aucun blocage» pour l'utilisation de Spoutnik V en France à condition qu’il soit approuvé par les autorités sanitaires.
Selon les résultats publiés mardi dans la revue médicale The Lancet et validés par des experts indépendants, le vaccin Spoutnik V, sujet jusqu'ici à controverses, est efficace à 91,6% contre les formes symptomatiques du Covid-19.