«C’est un mensonge»: un témoin réfute la version officielle française d’un bombardement au Mali

Interrogé par Franceinfo, un civil qui dit avoir été témoin du bombardement mené par l’armée française au Mali le 3 janvier, faisant 19 morts, a déclaré que seuls les invités au mariage de l’un de ses proches étaient présents sur les lieux. Selon ses dires, personne n’était armé.
Sputnik

Revenant sur la frappe française ayant fait 19 morts au Mali début janvier, un homme présent au moment des faits infirme auprès de Franceinfo la version officielle selon laquelle les militaires ont visé un groupe de djihadistes.

Âgé de 30 ans, cet habitant du village de Bounti a perdu trois frères et un cousin dans le bombardement. Il affirme que toutes les victimes sont civiles.

Il raconte au média qu’il était sur le point de se rendre à une cérémonie de mariage de l’un de ses proches lorsqu’il a entendu «plusieurs explosions». Il a alors couru vers la brousse où il a repéré deux avions, ajoutant que «le bruit des bombes a été tellement fort que le sol a tremblé».

«Il y a eu plusieurs frappes, l’une après l’autre. Quand je suis revenu, j’ai découvert le carnage, on n’arrivait pas à identifier les victimes», confie-t-il à Franceinfo.

Par ailleurs, il conteste la déclaration de la force Barkhane et de l’armée malienne sur la présence d’un «groupe armé terroriste» dans cette région contrôlée par les djihadistes, cause de cette opération: «C’est un mensonge».

Absence d’armes

Selon l’habitant du village de Bounti, personne parmi les convives du mariage n’était armé. Il y avait trois groupes: des personnes âgées, d’autres, plus jeunes, et des adolescents et des enfants. Ainsi, il appelle l’armée française à présenter les images prouvant leurs explications et à mener une enquête indépendante.

Contacté par Franceinfo, le ministère des Armées n’a pas présenté d’autres commentaires supplémentaires que ceux déjà faits, à savoir qu’aucun rassemblement festif n’était en cours lors du bombardement qui a permis de tuer une trentaine de terroristes.

Ce témoignage s’inscrit dans la lignée de la version présentée par l’ONG Human Rights Watch qui s’appuie sur les dires de trois habitants évoquant une noce et prône l’ouverture d’une enquête.

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