La situation concernant Alexeï Navalny est une clownerie et il s’agit simplement d’un nationaliste russe, a affirmé ce 31 janvier Milos Zeman à la radio Frekvence 1.
«Il se fait passer pour un combattant pour la démocratie, mais j'ai lu […] qu’il a souscrit à l'annexion de la Crimée, participé à toute une série de marches nationalistes et, enfin, soutenu les déportations de Staline, par exemple, des Tchétchènes», a-t-il indiqué.
Pour lui, ce n’est qu’un nationaliste.
«Qui est ce combattant pour la démocratie? Je pense que c'est un nationaliste russe. Je n’ai rien contre, mais alors qu’il n’aille pas prétendre faire partie des politiciens qui s’opposent au régime [...] Il est seulement contre Poutine et c'est une sacrée différence», a précisé Milos Zeman.
Et de suggérer qu'il souhaitait tout simplement prendre la place de Poutine.
Le ministre tchèque des Affaires étrangères, Tomas Petricek, avait précédemment condamné l'arrestation d’Alexeï Navalny et l’interpellation de plusieurs participants aux manifestations de soutien du 23 janvier qui n’avaient pas reçu l’aval des autorités en raison de la situation sanitaire. En outre, sur fond de nouvelles manifestations non autorisées qui se sont tenues ce 31 janvier, il a publié sur Twitter un message affirmant qu’en «réprimant violemment l’opposition et la liberté d'expression, la Russie violait ses obligations internationales relatives aux droits de l'Homme et que la République tchèque soulèverait la question de nouvelles sanctions».
L’affaire Navalny
Le ministère de l'Intérieur et le parquet général de Russie ont pour leur part évoqué la responsabilité des participants à ces manifestations et de leurs organisateurs, le Kremlin qualifiant ces derniers de provocateurs.
Alexeï Navalny a été arrêté le 17 janvier à l’aéroport Chérémétiévo de Moscou à son retour d'Allemagne où il a suivi un traitement. Sur décision de la justice, il a été placé en détention pour 30 jours pour avoir violé à plusieurs reprises les conditions de son contrôle judiciaire.
Commentant la situation, le ministère russe des Affaires étrangères a pour sa part conseillé aux politiciens étrangers de respecter le droit international et de s'occuper des problèmes de leurs propres pays. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a indiqué que Moscou n'avait pas l'intention de prêter l’oreille aux déclarations sur Navalny faites par les pays étrangers.
La Crimée est devenue une région russe après un référendum qui s’est tenu en mars 2014 et lors duquel 96,77% des électeurs se sont prononcés en faveur de l'entrée de la péninsule dans la composition de la Russie. L'Ukraine considère la Crimée comme son territoire provisoirement occupé.