Un incendie s’est déclaré dans la nuit du 28 au 29 janvier dans la mairie de la ville libanaise de Tripoli, à 90 km de Beyrouth, où des manifestants ont jeté des cocktails Molotov lors d’affrontements avec les forces de l’ordre, a annoncé le service de presse du Président libanais Michel Aoun.
L’incendie a commencé après que l’armée a dispersé une manifestation sur la place Al-Nour, non loin de la mairie.
Le Président libanais, Michel Aoun, a chargé Zeina Akkar, ministre de la Défense et vice-Première ministre du Liban, de retrouver les organisateurs des émeutes qui se sont «infiltrés dans les rangs des manifestants pacifiques et [ont] commis des actes de sabotage» à Tripoli, a annoncé son service de presse.
«Le Président Aoun et la vice-Première ministre et ministre de la Défense nationale Mme Zeina Akkar ont examiné la situation en matière de sécurité dans le pays après les événements survenus hier soir à Tripoli et les émeutes qui ont conduit à l’incendie à la mairie de Tripoli, et à l’attaque d’un certain nombre de bâtiments officiels et privés de la ville», a-t-il été précisé.
Affrontements à Tripoli
Des actions de protestation contre les mesures restrictives prises par les autorités pour enrayer l’épidémie de Covid-19 se déroulent à Tripoli depuis quatre jours. Les manifestants réclament la levée du couvre-feu et l’amélioration de leurs conditions de vie. Pendant ces rassemblements, certaines personnes jettent des pierres, des cocktails Molotov. Les 27 et 28 janvier, la police a même été attaquée au moyen de grenades réelles.
Selon la Croix-Rouge libanaise, le nombre de victimes des affrontements a atteint 226, dont plus de 20 policiers.
L’armée a pris sous son contrôle les principales zones du centre de la ville. Le commandement a appelé les citoyens à respecter le couvre-feu et à éviter de participer aux manifestations, qui s’accompagnent de pillages et d’actes de vandalisme.
La situation à Tripoli, où le taux de chômage a atteint 60%, est à son paroxysme suite à la décision prise le 21 janvier par le Conseil suprême de défense de prolonger l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 8 février. Le confinement, qui s’accompagne d’un couvre-feu, a réduit l’activité économique au minimum et conduit à la ruine nombre de petites et moyennes entreprises.