La pandémie de Covid-19 entretient un sentiment paradoxal au sein des sociétés modernes, a déclaré lors d’un briefing Hans Kluge, directeur régional de l'OMS pour l'Europe.
D’un côté, les vaccins contre le Covid-19 offrent en effet l’espoir de mettre fin à la pandémie. Mais de l’autre, l’émergence de nouveaux variants plus contagieux inquiète, poussant certains gouvernements à durcir leurs politiques sanitaires.
«Ce paradoxe, lorsqu'une société a le sentiment que l'épidémie va bientôt se terminer grâce aux vaccins, mais qu’en même temps elle est invitée à adhérer à des mesures restrictives face à une nouvelle menace, provoque des tensions, de l'anxiété, de la fatigue et de la confusion parmi les populations. C'est tout à fait compréhensible dans l'environnement actuel», a ainsi déclaré Hans Kluge.
Le haut responsable a d’ailleurs précisé que les troubles psychologiques en cette période de pandémie étaient une préoccupation majeure de l’OMS. Il a cité le cas des jeunes, mais aussi des personnels de santé, dont 20% souffrent d’anxiété et de dépression, selon l’Organisation internationale du travail.
Des variants dans plusieurs pays européens
Hans Kluge a par ailleurs déclaré que le variant britannique du coronavirus circulait dans 33 pays européens, et le variant sud-africain dans 16. Les taux de transmission du virus restent très élevés en Europe, ce qui continue de mettre à rude épreuve les systèmes de santé, a-t-il souligné.
Le responsable a encore précisé que 35 pays de la zone européenne avaient commencé les vaccinations, administrant à ce jour 25 millions de doses. Il a appelé à continuer ces vaccinations de masse, et à ne pas alléger trop rapidement les restrictions sanitaires. Selon lui, seule une «levée progressive» de ces mesures, basée sur des critères épidémiologiques, permettra de vaincre l’épidémie.