La dissolution à l’Assemblée nationale de la mission d’information sur la gestion de la crise sanitaire n’est pas du goût de tous, rapporte Le Monde.
L’organe, créé en mars et qui avait remis ses conclusions début décembre, était censé assurer un suivi de l’action gouvernementale pendant la pandémie de Covid-19. Il avait notamment mis en exergue les ratés des pouvoirs publics sur la distribution des masques et pointé les faiblesses du système sanitaire français. En juin, la mission s’était transformée en commission d’enquête.
Du côté de la majorité, cette dissolution est justifiée en rappelant que les missions d’information ont un rôle temporaire et que d’autres commissions permanentes peuvent toujours se saisir du sujet.
«Les missions d’information sont toujours temporaires. Elles n’ont pas vocation à devenir des commissions permanentes», déclare ainsi au Monde Guillaume Gouffier-Cha, député LREM du Val-de-Marne.
Des élus en colère
Mais dans l’opposition cette dissolution interroge, certains y voyant une entrave à l’action du parlement. Éric Ciotti, rapporteur de la commission d’enquête, a notamment fait part de son indignation sur Twitter, dénonçant une décision visant à «museler» l’Assemblée nationale et accusant LREM d’être «en pleine dérive autoritaire».
Damien Abad, président du groupe LR à l’Assemblée, a également dénoncé un «naufrage démocratique», rappelant paradoxalement qu’une mission de contrôle similaire allait être créée au Sénat.
Le sénateur socialiste Rémi Féraud a pour sa part fustigé un «affaiblissement de la démocratie», insistant lui aussi sur le rôle du Sénat dans le contrôle de l’action gouvernementale.
Le groupe LR et le groupe socialiste songent désormais à saisir le président de l’Assemblée nationale pour reformer une nouvelle mission d’information ou une commission d’enquête sur la gestion de la crise sanitaire, rapporte Le Monde.