La Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l'humanité a eu lieu le 27 janvier. C’est le jour de commémoration des victimes de tous les génocides. La date retenue étant la date anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau en 1945 par l’armée soviétique, l’accent est mis sur la mémoire des victimes de l’Holocauste.
«Reprendre le flambeau de la mémoire»
Près de la stèle mémorielle dans le parc des Buttes-Chaumont à Paris, ce jour-là on entend des voix enfantines égrener les noms et les âges de «tout-petits», des enfants moins de trois ans, arrachés à leurs familles pour finir leurs jours à Auschwitz.
En présence de nombreux collectifs d’anciens combattants et d’anciens déportés, François Dagnaud, maire du 19e arrondissement, rappelle les paroles de George Santayana: «Quiconque oublie son passé est condamné à le revivre.» Et le maire parisien d’affirmer: «Nous n’oublions rien», appelant à «reprendre ce flambeau d’une mémoire».
«Nous devons être vigilants et tenir debout face à tous ceux qui veulent continuer à réécrire l’histoire, à la falsifier, à nier ce qu’elle a été dans ses épisodes les plus tragiques. Le sens de cette cérémonie est de transmettre cette mémoire», souligne François Dagnaud au micro de Sputnik.
Le ministère de l'Éducation soutient cette journée. Un des objectifs est une réflexion avec les élèves sur la Shoah et les génocides reconnus: un des outils de la mémoire qui «reste un combat», d’après le maire.
À Bobigny, un site de mémoire en construction
La Seconde Guerre mondiale s’en est mêlée à Bobigny d’une façon inattendue dans la cérémonie mémorielle aux abords de l’ancienne gare de déportation. Des obus ont étés retrouvés sur le site, en plein aménagement en vue de permettre son ouverture régulière au public et la création d’un service Patrimoine historique et mémoriel.
Une cérémonie solennelle, ouverte par les représentants de l’Association fonds mémoire d’Auschwitz, a réuni des élus locaux, des anciens combattants et des diplomates polonais.
«Ça nous rappelle l’horreur et l’indicible qui s’est passé dans cette ville et dans notre département qui compte aujourd’hui cent trente nationalités. Notre ville aujourd’hui se veut être une ville de la paix», clame Abdel Sadi, le maire de Bobigny, au micro de Sputnik.
Pour conclure son discours, le maire communiste de la ville a donné rendez-vous «en avril 2022», pour l’inauguration d’un complexe mémoriel à la place de l’ancienne gare de déportation de Bobigny. Cette dernière a vu partir vers le camp d’Auschwitz-Birkenau vingt et un convois de juifs, entre juillet 1943 et août 1944.