L’Administration Biden va-t-elle remettre en cause la gestion de la question kurde par la Turquie d’Erdogan?
En tant que vice-président d’Obama, Joe Biden a été très concerné par le sort des Kurdes. Il pourrait davantage s’en mêler une fois dans le bureau ovale. Mais le fera-t-il en faveur ou contre les intérêts turcs? En Irak, Washington et Ankara semblent avoir les mêmes alliés (Bagdad et Erbil, capitale du Kurdistan irakien) et le même adversaire: le PKK (une organisation qu’ils considèrent comme terroriste). Mais, en Syrie, les États-Unis et la Turquie voient leurs intérêts diverger.
En effet, les troupes d’Erdogan luttent contre les combattants du YPG, qu’elles jugent comme étant la branche syrienne du PKK, alors que l’Administration américaine s’est toujours refusée à considérer les YPG comme terroriste.
Pour lutter contre Bachar el-Assad, Joe Biden sera-t-il tenté de renouer une alliance, détériorée sous Trump, avec les Forces démocratiques syriennes dont les YPG font partie? Une stratégie en opposition à la politique turque. À moins que Joe Biden ne privilégie un rapprochement avec la Turquie pour combattre le meilleur adversaire des États-Unis et son influence grandissante dans la région: la Russie.
Plus d’informations dans ce nouveau focus de Lignes Rouges avec les participations d’Adel Bakawan, directeur de recherche de l’Institut de recherches et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (iReMMO), auteur de L’impossible État irakien: les Kurdes à la recherche d’un État (éd. L’Harmattan, 2019), et d’Olivier Piot, grand reporter et auteur du Peuple kurde, clé de voûte du Moyen-Orient (éd. Les Petits Matins, 2017).