Des voix s’élèvent au sommet de l’État pour critiquer la communication de Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, rapporte BFM TV. L’immunologue a créé la controverse cette semaine, en affirmant d’abord chez BFM TV qu’il y avait urgence à renforcer les restrictions pour lutter contre le Covid-19, avant d’affirmer peu après à Libération que la France n’était «pas à une semaine près» pour un troisième confinement.
Un rétropédalage que certains hauts responsables n’ont pas apprécié, accusant le scientifique de torpiller la communication et l’action gouvernementale.
«Jean François Delfraissy nous pilonne à chaque fois. Ça énerve. Il nous fait le tapis de bombes sur les vaccins, sur le confinement... Il est grisé par sa position. C'est la science dans sa toute-puissance», déclare ainsi un ministre à BFM TV.
Trop loin sur les vaccins
Jean-François Delfraissy a par la suite affirmé à la chaîne de télévision en continu que sa position n’avait «pas changé d'un iota», à propos de l’urgence de la situation. Mais le mal était fait, et certains pointent aujourd’hui les précédents ratés de l’immunologue, et sa communication découplée de celle du gouvernement.
«On a déjà eu à l'automne des sorties de Delfraissy qui ne nous arrangeaient pas. On n'a pas de prise sur lui en termes de communication, sa communication est indépendante», explique ainsi une source au sein de l'exécutif à BFM TV.
Les dernières sorties de Jean-François Delfraissy sur l’efficience des vaccins ont également été jugées agaçantes, en pleine campagne de vaccination. Toujours sur BFM TV, le scientifique avait ainsi affirmé qu’une «diminution de l’efficacité du vaccin» avait été constatée, dans le cas du variant sud-africain. Le médecin se basait sur une étude américaine, à propos des vaccins Pfizer et Moderna. Des propos sujets à controverse, selon certains.
«Là où il va trop loin, c’est sur les vaccins, sur le variant en disant que c’est une "deuxième épidémie", quand il dit que le vaccin n’est pas efficace contre les variants, en étant hyper pessimiste alors que le lendemain, Moderna dit que c’est efficace», explique une autre source à BFM TV.
Le rôle du Conseil scientifique dans la gestion de la crise sanitaire a plusieurs fois été critiqué par les observateurs. Un conseil scientifique autonome avait même vu le jour à Marseille en octobre dernier, à l’instigation de Samia Ghali, maire-adjointe, qui dénonçait alors un «diktat» parisien sur les questions sanitaires.