S’exprimant dimanche 24 janvier sur BFM TV, le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy a mis en garde contre les nouvelles mutations du coronavirus qui circulent sur le territoire français et pourraient aggraver la situation sanitaire dans le pays.
«On est le pays d’Europe avec l’Italie, […] dans la meilleure situation sanitaire […] On est plutôt en bonne position avec des chiffres, c’est-à-dire avec des chiffres qui n’ont pas tellement évolué depuis avant Noël. […] Mais c’est une fausse sécurité, cette situation ne va pas pouvoir perdurer. Si on regarde l’introduction du variant anglais en particulier et qu’on fait de la prédiction, des modèles qui travaillent, on se rend compte que si nous continuons sans rien faire de plus, nous allons nous trouver dans une situation extrêmement difficile dès la mi-mars», a averti Jean-François Delfraissy.
Vers un nouveau confinement?
D’après lui, «tout pousse à ne pas rester comme on est pour l'instant». Il a notamment signalé que les mesures intermédiaires ne se montraient pas assez efficaces contre les variants.
«Par contre le confinement tel qu’il a été réalisé en Angleterre, peut-être également en Irlande montre qu’il y actuellement un début de diminution de la courbe. Ce qui montre bien que cet outil très barbare qu'est le confinement a une activité sur la circulation du virus en général et sur le variant, en particulier. C’est une décision éminemment politique, il faudra aller probablement vers un confinement. De quel type? Est-ce que c’est un confinement du type du mois de novembre, c’est-à-dire un peu adapté, ou est-ce le confinement plus dur comme en mars, je n’irai pas plus loin», a-t-il ajouté.
Parlant des nouvelles souches du virus, Jean-François Delfraissy a estimé que le variant britannique était probablement responsable de 7 à 9% des contaminations dans certaines zones du pays, notamment en région parisienne. Dans le même temps, les données encore «assez préliminaires» montre que ce variant est sensible aux vaccins à ARN messager développés par les laboratoires Pfizer et Moderna.
En revanche, le responsable a évoqué une étude américaine récemment publiée qui montrent que «sur le variant sud-africain, il y a une diminution de l'efficacité du vaccin d'environ 40%».