Failles dans la gestion de la crise sanitaire: «C’est Bruxelles qui a sacrifié l’hôpital public français!»

En pleine crise du coronavirus, l’État est partout à la fois. Ses mesures n’ont jamais été aussi contraignantes. Pour l’essayiste Pierre-Yves Rougeyron, juriste et spécialiste en intelligence économique, ce n’est pas l’État qui doit être incriminé, mais les gouvernants. En particulier leur alignement sur les politiques «austéritaires» européennes.
Sputnik

La gestion par l’État de la crise sanitaire a suscité maintes critiques. De la pénurie de masques jusqu’à l’application de la stratégie vaccinale, la puissance publique est accusée de ne pas avoir été à la hauteur. Pour Pierre-Yves Rougeyron, «il ne faut pas confondre État et gouvernement». Ce que la crise du Covid-19 a démontré, c’est «l’échec retentissant des dirigeants européens», estime-t-il. Preuve en est pour le président du Cercle Aristote, «le succès des États forts d’Extrême-Orient (Corée, Japon, Chine, Singapour…)»  dans la réaction à cette épidémie mondiale. «Ils ont réagi comme des États et non comme des syndicats d’intérêts», ajoute l’invité de Sputnik donne la parole tout en couvrant d’éloges «l’État planificateur».

Pierre-Yves Rougeyron accuse les États européens «d’avoir mis en l’air» la santé de leurs populations par inféodation à «l’anthropologie du marché» et à une logique «de courte vue». Les ratés du gouvernement s’expliquent par les politiques d’austérité qui ont coûté 12 milliards d’euros en dix ans aux établissements de santé français!

Afin de respecter les plans d’ajustement venus de Bruxelles, «nous avons sacrifié l’hôpital public français». Quant aux 470 milliards d’euros versés par l’État aux entreprises en 2020, Pierre-Yves Rougeyron rappelle qu’«il ne s’agit pas d’aides», mais «d’un dédommagement à des entreprises en incapacité d’exercer». «Avoir une politique planificatrice en amont nous aurait permis de ne pas se retrouver à gérer la catastrophe», ajoute-t-il.

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