Ce 22 janvier s’ouvre à Leipzig le procès de Philipp S., membre de l’Unité des forces spéciales allemandes (KSK, Kommando Spezialkräfte) accusé d’avoir illégalement caché dans son jardin des armes et des explosifs, rapporte Die Welt.
En mai, une perquisition à son domicile avait permis de retrouver deux kilos d’explosifs plastiques, une Kalachnikov, une arbalète, des grenades paralysantes, ainsi que plus de 7.000 munitions de fusil et pistolet.
Suite à cette découverte, le soldat du KSK avait été placé quelques mois en détention préventive avant d’être libéré sous contrôle judiciaire. Une interdiction de porter l’uniforme avait également été prononcée.
La mise au jour de cette cache d’armes embarrasse l’armée allemande qui peine à comprendre les motivations réelles de Philipp S. Comptait-il faire usage de son matériel? Possédait-il des complices? Les enquêtes du parquet général de Dresde et des services militaires de contre-espionnage n’ont toujours pas permis de répondre à ces questions. Le mobile terroriste semble pour l’heure écarté.
Pensée néonazie
La justice s’interroge également sur les relations de Philipp S. avec la mouvance néonazie. Dans la cache d’armes ont en effet été retrouvés des recueils de chants SS et diverses reliques nazies.
En 2017, le militaire avait déjà attiré l’attention du contre-espionnage militaire à l’issue d’une soirée de son unité lors de laquelle des saluts hitlériens ont été faits. Berlin avait d’ailleurs donné un coup de balai dans les forces spéciales après ce scandale, et la deuxième compagnie du KSK avait été dissoute.
Le procès qui s’ouvre devra donc établir si la constitution de ce stock d’armes est en lien avec l’idéologie du prévenu et s’il a pu être appuyé dans son entreprise par des groupes extrémistes. Il encourt jusqu’à cinq ans de prison.