Une jeune femme engage des poursuites contre une policière, lui imputant sa fausse couche

Une habitante de Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise) accuse une policière d’être responsable de la perte de son bébé alors qu'elle était enceinte de quatre mois et demi. Une information a été ouverte pour «violences volontaires par une personne dépositaire de l’autorité publique», selon Franceinfo. La policière conteste les faits.
Sputnik

Déborah, habitante de Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise) de 23 ans, estime que le comportement d’une policière pendant un contrôle a provoqué une fausse couche et la perte de son enfant, relate Franceinfo en se référant à une source proche de l’enquête.

L’histoire remonte au 10 décembre dernier, alors qu’elle se trouve avec sa cousine dans un centre commercial de Garges-lès-Gonesse où des policiers en patrouille leur demandent de mettre leur masque. Elles obtempèrent.

L’une des deux fonctionnaires décide cependant de les verbaliser et quelques instants plus tard, elle tente de les interpeller pour outrage et pousse Déborah contre un mur.

«Pendant que [la policière] me poussait contre le mur je lui disais "Je suis enceinte, je suis enceinte"», a-t-elle raconté au média.

Son avertissement est resté sans effet et il a fallu qu’une autre policière intervienne pour les séparer.

Sa fille ne survit pas

Les deux cousines ont été relâchées après avoir passé quatre heures en garde à vue. Après cela, Déborah a souffert de douleurs pendant deux nuits et a fini par être hospitalisée.

«On m'a expliqué que mon col de l'utérus était ouvert. J'ai été hospitalisée pendant dix jours et le 21 [décembre] j'ai accouché, voilà», confie-t-elle.

Sa petite fille ne survit pas.

L’avocat lie la fausse couche à l’interpellation

Son avocat, maître Vincent Brenghart, ne doute pas que l'interpellation et la perte de l'enfant soient liées, puisque la grossesse de Déborah se passait très bien jusque-là.

«Lorsque vous avez déjà un certificat d'ITT de huit jours et que ces premières douleurs entraînent une hospitalisation et que cette hospitalisation est continue et donne lieu à ce que Déborah accouche d'un enfant mort-né, ça fait beaucoup», avance-t-il à Franceinfo.

Le parquet de Pontoise avait ouvert début janvier une enquête, confiée à l’Inspection générale de la police nationale. Les investigations seront poursuivies par un juge d’instruction. L'information a été ouverte pour «violences volontaires par une personne dépositaire de l’autorité publique».

La policière mise en cause conteste les faits. Selon Franceinfo, elle a même porté plainte contre Déborah pour outrage à agent.

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