Des «jeunes» vaccinés pour ne pas jeter des doses

Un trentenaire «en bonne santé», qui n'aurait pas dû se retrouver sur la liste des personnes prioritaires, a été invité à se faire vacciner dans une clinique parisienne en urgence, car les doses du vaccin «allaient être périmées», rapporte Europe 1.
Sputnik

La campagne de vaccination est sous le feu des critiques à cause d’une possible pénurie de doses et des difficultés logistiques. Âgé de 35 ans, Sébastien a été vacciné en urgence dans une clinique à Paris parce que les doses du vaccin contre le coronavirus arrivaient à leur date de péremption. Le trentenaire a témoigné auprès d’Europe 1.

«J'étais dimanche matin à la maison avec mes enfants. Il était 9 heures du matin et je reçois un coup de fil d'une amie. Elle m'explique qu'elle a reçu en urgence elle-même un appel d'une amie qui travaille dans une clinique parisienne», raconte-t-il.

Sur le point d'être «périmé»

Dans cette clinique, des vaccins étaient «sur le point d'être périmés, qu'ils allaient devoir jeter dans l’heure», ajoute Sébastien. «On me dit que j'ai trois quarts d'heure pour arriver, donc je réveille vite ma conjointe, on prend nos deux enfants et on les met sur notre porte-vélo.»

Selon le trentenaire, le médecin qui les a reçu était «dépité» et «trouvait anormal» d'être contraint de vacciner des gens «comme nous, mais il m'a bien expliqué que l'ARS avait été contactée mais qu'elle n'avait pas répondu, qu'ils avaient essayé de trouver des gens âgés, malades, mais pas suffisamment et pas assez vite».

«Je ne me sens pas coupable»

L’homme assure qu’il ne se sent pas «coupable». «Par contre, je me sens presque mal à l'aise d'avoir été vacciné, c'est anormal.»

Le 20 janvier, la Direction générale de la Santé a annoncé que près de 693.000 doses de vaccin ont déjà été injectées sur près de deux millions disponibles. Quelque 160.000 piqûres sont attendues cette semaine dans les maisons de retraite et 330.000 vaccinations hors Ehpad.

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