Un groupe de 36 organisations issues de 13 pays a déposé une plainte médico-légale au Conseil des droits de l’Homme (CDH) des Nations unies pour lui demander d’ouvrir des procédures d’infraction officielles contre le gouvernement français. Elles reprochent à celui-ci ses agissements et politiques à l’égard de la communauté musulmane.
«La plainte souligne que les actions du gouvernement français ont tacitement soutenu la publication de caricatures dégradantes dépeignant le Prophète (que la paix soit sur lui), et pour la promulgation d'une série de politiques d'État islamophobes», indique le communiqué de CAGE, l’une des associations signataires.
L’organisation СAGE, qui lutte pour «la primauté du droit et la fin des injustices de la guerre contre le terrorisme», fait notamment référence aux propos d’Emmanuel Macron sur les caricatures de Mahomet après l’assassinat de Samuel Paty en octobre dernier. Le texte de loi contre le séparatisme est également visé.
Le document de 28 pages est censé prouver que la France agit de manière discriminatoire envers les musulmans depuis des dizaines d’années et exploite «la peur et les préjugés contre les musulmans pour violer leurs droits religieux, politiques et fondamentaux», poursuit le message de l’ONG.
Les signataires espèrent ainsi que le CDH veillera à ce que la France «promulgue ou abroge, le cas échéant, une législation interdisant toute nouvelle discrimination à l'égard des musulmans».
«Politiques haineuses»
Toujours dans ce communiqué, le directeur général de CAGE, Muhammad Rabbani, s’indigne contre «la fermeture de mosquées, d'écoles musulmanes, d'organisations caritatives dirigées par des musulmans et d'organisations de la société civile». Des mesures qui, selon lui, sont des infractions au droit international.
Feroze Boda, de l’Association des avocats musulmans, également signataire, espère quant à lui que cette initiative engendrera un effort collectif du monde musulman pour «inclure le démantèlement des politiques haineuses omniprésentes contre les musulmans en France». «Ces politiques sont non seulement contre-productives, mais elles sont sujettes à des abus (…) tout en étant complètement déconnectées de la réalité», conclut-il.