Un ex-policier ayant vendu des données issues de fichiers de police sur le Darknet s’est expliqué au Parisien. Ce brigadier de 34 ans a profité de sa position à la direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) pour vendre des informations tirées de permis de conduire, de téléphones mobiles, voire des renseignement plus sensibles liés à la plateforme nationale des interceptions judiciaires (PNIJ).
Assumant ses actes, il assure avoir été pris dans la spirale de l’endettement. D’abord contacté par un internaute voulant fabriquer de faux-papiers, il s’est ensuite mis à vendre de plus en plus sensible.
S’il se défend de vouloir accabler sa hiérarchie, le brigadier met cependant en garde contre de possibles failles de sécurité au sein de la DGSI. Il critique notamment la négligence de certains magistrats.
«Je n'aurais pas pris de risque si j'avais rencontré une difficulté. Des signaux n'ont pas été observés. Y compris côté judiciaire lorsque les magistrats ne regardaient pas le contenu des fausses réquisitions que j'émettais», explique-t-il au Parisien.
La téléphonie, sujet mal maîtrisé
Au cours de ses démêlés judiciaires, l’ex-policier s’est par la suite rendu compte que les magistrats ne maîtrisaient pas toujours leur sujet, en matière de téléphonie et d’exploitation de données. Il a donc choisi d’écrire un «guide à l’usage des avocats», pour leur faire partager ses connaissances sur la question.
«Du jour au lendemain, je suis passé d'enquêteur aguerri à l'exploitation des données téléphoniques et numériques à la position de mis en cause. Et j'ai été confronté à un magistrat qui ne maîtrisait pas le sujet […]. Je me suis senti lésé […]. J'ai décidé de rédiger cet ouvrage en vulgarisant mon expérience du fonctionnement des investigations: factures détaillées, écoutes, géolocalisations…», explique le prévenu au Parisien.
Sous contrôle judiciaire, celui qui se faisait appeler Haurus sur le Darknet a désormais repris une activité commerciale loin de Paris.