Cet infirmier malien n’obtiendra pas la nationalité française car il travaille trop

Un infirmier malien installé depuis 20 ans en France a vu sa naturalisation refusée car il a dépassé le nombre légal d’heures mensuelles travaillées, relate Europe 1. En décembre, une affaire similaire pour un ressortissant algérien avait déjà fait intervenir Marlène Schiappa pour le régulariser.
Sputnik

Deux ans après sa demande de naturalisation auprès du ministère de l’Intérieur, un infirmier malien a reçu une lettre de refus. Le motif évoqué est son cumul de deux postes d’infirmer, le faisant dépasser le nombre légal d’heures de travail. Il ne peut ainsi devenir Français car il travaille trop, résume Europe 1.

«Franchement, j’ai été un peu choqué. Pendant toute la période Covid, j’ai été en première ligne, parce qu’il y avait beaucoup de personnes en arrêt. À un moment donné, je suis tombé malade, donc c’était très dur», témoigne-t-il auprès du média.

Le Malien raconte être arrivé sur le sol français il y a 20 ans, en tant qu’étudiant. «Je n’ai jamais eu de problème avec l’administration, je n’ai jamais eu de problème avec la police ou qui que ce soit. Je suis très intégré, on peut le dire», ajoute-t-il.

Il souhaite être naturalisé afin de suivre une formation d’infirmier anesthésiste. Il a affirmé son intention de déposer un recours. Contacté par Europe 1, le ministère de l’Intérieur a confirmé que son dossier était à l’étude.

Naturalisation de travailleurs étrangers

En septembre dernier, la ministre déléguée en charge de la citoyenneté Marlène Schiappa avait donné l’ordre aux préfets d’«accélérer» et «faciliter» l’accès à la nationalité française pour les ressortissants étrangers qui étaient mobilisés «en première ligne» lors de l’épidémie.

Trois mois plus tard, une affaire a éclaté concernant un Algérien dont la demande de nationalité avait été refusée pour un nombre trop important d’heures de travail. Mme Schiappa est finalement intervenue pour y donner une suite favorable.

Fin décembre, la place Beauvau a annoncé la naturalisation de près de 700 travailleurs étrangers parmi les 2.890 dossiers enregistrés. «Ils ont prouvé leur attachement à la nation, c’est désormais à la République de faire un pas vers eux», indiquait le communiqué.

Discuter